mardi 23 novembre 2010
Post-scriptum
Vous savez à peu près tout sur notre récent voyage. A peu près, car le recul relatif que nous avons du haut de la semaine passée depuis notre retour nous amène à vous livrer tout un tas de réflexions, anecdotes, etc...Tout ce qu'on n'a pas pu intégrer dans nos billets quotidiens, tout ce qu'on a oublié sur le moment, tout ce que ces 3 semaines nous ont inspiré.
Volume 1 aujourd'hui donc.
- A Valparaiso, le soir de l'arrivée, on est franchement défoncés par les 12 heures de trajet. Je termine le compte-rendu de la journée et Géraldine s'est déjà endormie. L'hôtel est très calme, on n'a pas entendu un bruit depuis notre arrivée dans la chambre. J'ai hâte de terminer et les yeux me brûlent. J'entends un bruit sourd derrière mon dos, contre le mur. Avant que j'aie pu commencer à m'énerver de l'éventualité de voisins de chambre une fois encore sans gêne, mon ordinateur sur mes genoux se met à danser tout seul de gauche à droite. Cela dure quelques secondes, pendant lesquelles je me demande si je ne rêve pas, avant réaliser qu'il s'agit d'un petit tremblement de terre comme en connaît la région quotidiennement quasiment. J'ai une petite angoisse et j'ai surtout la trouille que cela reprenne en plus fort. Rien. J'hésite à réveiller Géraldine, pas plus dérangée que ça.
Plus tard dans le voyage, nous rencontrons deux Chiliens, qui s'étonnent: "il n'y a jamais de tremblements de terre à Paris?". Ils ont l'air de penser qu'on vit dans un pays vraiment étrange.
- Au Chili surtout, un des grands plaisirs que l'on a eu, c'est de goûter des fruits bizarres que l'on ne connaît pas chez nous: le chirimoya, que l'on vous a montré dans des posts précédents, mais aussi le chañar et le lucuma. Le chirimoya est le meilleur à notre goût, et de loin. En Argentine, le buisson caractéristique du sud de la Patagonie s'appelle le Calafate, comme la ville. Il donne des baies qui ressemblent un peu à des myrtilles. Ils en font des confitures notamment. Il paraît que le goûter, c'est avoir l'assurance de revenir en Patagonie. Si ça marche, je pense qu'on n'est pas loin d'aller s'y installer pour un moment...
- Curiosité culinaire encore: on n'a mangé que du beurre salé pendant 3 semaines. La Bretagne est loin, pourtant. C'est marrant au début, un peu lassant à la fin. D'une manière générale, les cuisines argentine et chilienne nous ont paru trop salées ET trop sucrées. Les portions y sont trop grandes aussi. On a mangé quand même un peu plus varié au Chili qu'en Argentine.
- Les chiens. Impossible de parler de ces deux pays sans évoquer le nombre de chiens qui s'y baladent. Ce sont des chiens errants que l'on trouve partout dans les rues. Ils ne sont pas forcément méchants, ils font la sieste sur les trottoirs, ou alors ils vous suivent pendant un moment, à distance raisonnable, et puis finissent par changer d'avis et s'arrêtent ou suivent quelqu'un d'autre. On s'est bien marrés à essayer d'en semer un bien crasseux qui s'était entiché de nous à Valparaiso. Il y en a tellement que les poubelles dans la rue sont situées dans des espèces de panier situés à 1,30 m du sol, pour éviter qu'ils ne s'en nourrissent. C'est un peu flippant au début, et puis on s'habitue. En revanche, c'est devenu un problème dans certains endroits car des chiens sont retournés quasiment à l'état sauvage, se trimballent en bande et déciment les troupeaux de mouton.
- La musique dans les taxis, les bus, dans la rue: reggaeton sauce latino à fond les ballons, et horribles ballades orchestrales de lover de merde. Devinez ce qu'on a préféré? La vidéo de notre champion à la fin du post, garanti 100% chileno. Sinon, quelques guides pour nous mettre du Springsteen dans le désert. Cool.
- Le foot: en Argentine, c'est simple, ils sont tarés, surtout à Buenos Aires. Exemple: un genre de clodo vient faire la manche pendant notre "free tour" avec le guide. Il doit parler vaguement de foot. Le guide lui demande qui il supporte. Direct, le type tombe à genoux sur le béton, la tête vers le ciel et se frappe le coeur du poing en gueulant BOCA! BOCA! Wow. Des maillots partout dans la rue, aux balcons, des boutiques entières de gadgets aux couleurs de Boca, River, Juniors, Velez...Des tatouages... Au Chili, c'est un peu moins visible, et le seul club qui ait l'air de faire l'unanimité est Colo-Colo, club de Santiago dont l'emblème assez classe représente un guerrier Mapuche au bandeau rouge.
- Des sacs plastiques dans la steppe: en Patagonie, dès que l'on approche d'une ville, il est assez impressionnant de voir le nombre de sacs plastiques qui décorent la campagne, en s'accrochant aux arbustes et buissons. C'est vilain comme tout. Les Argentins essaient de limiter autant que possible l'utilisation de ces sacs pas du tout adaptés au climat local: comme des oiseaux migrateurs, ils peuvent parcourir des dizaines de kilomètres, portés par le vent. Vent toujours: un étrange panneau pour annoncer non pas des chutes de pierre, mais des projections de pierres sur la route: des cailloux se détachent et volent et PAF sur le pare-brise. Je veux ouvrir une succursale de Carglass en Patagonie.
- Le jour du recensement. On a assisté le jour de notre arrivée en Argentine aux obsèques de l'ex-président Kirchner. Le même programme sur toutes les chaînes, ça faisait bizarre. En discutant avec des touristes étrangers, on a appris que quelques jours avant, ils avaient eu le privilège d'assister aussi à un événement considérable: le recensement. Ce jour-là, tout était fermé, absolument tout: les Argentins avaient la consigne de rester chez eux pour permettre la visite des agents de recensement. L'absence de son domicile était punie d'une amende. La journée a donc été assez bizarre pour les non-nationaux, qui se sont sentis soudain bien seuls dans les rues de la ville.
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