Jour 16: Désert d'Atacama II

On commence à prendre l'habitude de ces réveils à des heures correctes. On n'a pas trop mal dormi et on part à 10h30 pour la lagune Sejar, au nord du Salar d'Atacama. C'est vraiment proche, vingt-cinq minutes environ de San Pedro. On pouvait y aller en vélo, mais quand on voit la route, on est content d'avoir choisi le van: 18 bornes sous le cagna, dont les deux tiers sur des pistes pleines de sable, merci bien. Sur la route, une incongruité: un arbre, tout seul, sans copains, rien. Le site de la lagune est partagé en trois "étangs", dont deux sont réservés aux oiseaux et aux flamants. Dans le troisième, divisé lui-même en deux, on peut se baigner. L'eau est ultra-salée, donc on y flotte comme dans la mer Morte. Mais pas à la même température! Fraîche pour les Anglais qui nous accompagnent, c'est dire. Les couleurs sont encore une fois étonnantes. Là où nous sommes, une espèce de plateforme sous-marine, puis un grand trou: on passe de 20 cm à 19 m de profondeur en un pas! Géraldine arrive à se lancer et fait la baleine, la danseuse de natation synchronisée…L'organisation est au top: le chauffeur et la guide, une Française installée au Chili depuis 3 ans, ont dressé une petite table, apporté des chaises, des peignoirs de bain, et un petit apéro!

On brûle très vite sous ce soleil qu'aucune ombre ne vient tempérer. On s'est tartinés de crème et il faut renouveler l'opération assez fréquemment car la peau absorbe tout. Le soleil fait fondre le fromage et sécher les fruits frais découpés qui ont été apportés pour l'apéro. Très surprenant.

On repart à l'heure où d'autres arrivent, que l'on n'envie pas vraiment tant il commence à faire chaud.

Déjeuner, avec notre serveur préféré, un sympathique gaffeur invétéré qui court partout, se trompe dans toutes les commandes, essaie tant bien que mal de comprendre notre anglais et semble complètement débordé en permanence. Hilarant à observer.

On va ensuite faire un tour dans le village. Même s'il y a pas mal de touristes, c'est vraiment joli. Des maisons basses en terre ou peintes en blanc, de chouettes rues en terre, une très typique église. On sent la culture andine commune qui unit le nord du Chili, la Bolivie toute proche et le Pérou. Le coin a d'ailleurs été bolivien pendant un moment.

On veut d'ailleurs acheter une de ces petites couvertures en laine d'alpaga, très colorées, aux pigments naturels. Il en est vendu beaucoup d'industrielles, mais des productions locales subsistent, et l'on opte pour une de ces couvertures anciennes, faites manuellement, et reconnaissables à leur couture centrale et à leur laine assez rêche.

On se dépêche ensuite de rentrer pour l'excursion "vallée de la Lune". On s'attendait à quelque chose d'assez similaire à la "vallée de la Mort" de la veille, mais bizarrement, c'est différent. On marchera là dans les canyons creusés par le vent dans ces roches très friables. Les couleurs sont extrêmement vives et ressortent encore plus à cette heure tardive. J'aime beaucoup cet endroit. C'est très curieux et cela ressemble un peu à l'idée que l'on se fait des parcs de l'Ouest américain. Géraldine dévalera encore une fois en courant la dune que nous empruntons pour accéder au fond de la vallée. On remonte pour le coucher du soleil par un autre versant, et les couleurs deviennent vraiment surprenantes, du rouge vif au violacé, en passant par toute une gamme d'orangés et de roses. Un beau moment.

On revient vannés. J'ai toujours autant de mal avec la marche en altitude. Je m'essouffle vite, comme un petit vieux!

On se demande si l'on ne rejoindra pas les guides et la jeune Péruvienne que nous avons rencontrée aujourd'hui pour boire quelques verres dans le village après dîner. Une fois ce dernier avalé, on ne se pose plus la question: au lit direct.