Début de journée avec comme souvent un arrêt station-service.
Je l'ai peut-être déjà dit mais les stations-service, a fortiori dans les villages, sont un spectacle assez spécial. Vous êtes accueillis par tout un tas d'employés qui vous font de grands signes pour vous montrer où vous garer.
Si vous demandez le plein, il passeront 5 bonnes minutes à remplir le réservoir jusqu'à ras-bord. Ils ont une technique pour ça, c'est étonnant.
Pendant ce temps-là, d'autres s'agitent pour laver pare-brise et fenêtres. C'est un vrai ballet.
La personne qui vous remplit le réservoir ne s'attend pas forcément à un pourboire de votre part, c'est juste son job. Ceux qui lavent la voiture se voient généralement récompensés d'un ou deux rands, ça nous parait rien (0,1€). 9 fois sur 10, on est tellement gênés qu'on laisse bien plus et qu'on laisse aussi au pompiste. Ce jour-là, le gars est tellement content qu'il esquisse un pas de danse.
Pendant ces 5 ou 10 minutes, des taxi-brousses passent dans la station, prennent des gens, en déposent. Des voitures sont réparées par leur propriétaire. Quelqu'un fait à manger. D'autres semblent juste traîner.
Direction le parc de Hluhluwe-iMfolozi, une nouvelle fois.
Aujourd'hui, on se fait donc plutôt la partie nord, celle qui est couverte de collines. On s'arrête quelques minutes au Hilltop Camp, qui porte bien son nom et nous fait regretter de ne pas y avoir trouvé de place (il était déjà complet en mars).La vue depuis le restaurant est superbe, on rêve d'être là à l'heure de l'apéro.
Dès que possible, on quitte la route goudronnée pour une piste qui longe une crête. On ne croise encore une fois pas grand monde.
On effectue un arrêt à l'un des seuls endroits où l'on a le droit de descendre de la voiture en dehors des camps: une "planque" d'observation. Il faut passer une porte très difficile à tirer à cause des énormes ressorts qui empêche les éventuels animaux de s'introduire. Ensuite, de longs couloirs (plusieurs centaines de mètres), délimités par de hautes palissades percées de temps à autre de meurtrières permettant l'observation, conduisent à un genre de cabane en demi-cercle qui fait face à un "pan" (une étendue d'eau souvent asséchée). Des bans permettent de se caler là pendant plusieurs heures, à l'affût. Le silence est impressionnant, parfois rompu par des cris d'oiseaux et des bruissements dans les feuillages. Pas grand chose à observer ce jour-là mais on a vu ce que ça fait. L'arrivée d'une famille sonne l'heure de la retraite.
On tombe plus tard à côté d'un début de rivière sur un éléphant seul, très occupé à manger les hautes herbes et alternativement à s'arroser pour trouver un peu de fraîcheur. Sans la pression d'un autre véhicule pour dégager la route, on l'observe pendant un bon quart d'heure. Puis ce seront des rhinocéros que nous croisons sur le bord de la route et dans la foulée un gros troupeau d'éléphants, entre 20 et 30, encadrés en tête et queue de cortège par les plus gros, et leurs défenses immenses. Ils surveillent vraiment ce qui se passe et les voir se tourner vers nous et battre l'air de leurs oreilles démesurées suffit à provoquer un sentiment de respect qui empêche toute approche intempestive.
Cette journée sera toutefois moins riche en rencontres que les autres, notamment parce que "nous" avons décidé, à l'heure un peu plus tardive où les plus chouettes rencontres se font, d'aller visiter les Ilala Weavers.
Il s'agit d'un complexe installé depuis 30 ans au bout d'une piste, à l'extérieur de Hluhluwe, qui autour de l'artisanat local. Plus de 2000 personnes vivent grâce à cette institution, qui permet aux femmes zulus de travailler depuis chez elles pour faire vivre l'artisanat traditionnel zulu, notamment la vannerie. Il y a d'ailleurs un petit musée culturel attenant, présentant des objets du XIXème siècle.
Ici, pas de souvenir made in China, ce qui fait de belles vacances. Paniers de toutes tailles (certains énormes) aux motifs géométriques (accompagnés d'un dépliant en français d'explication des différentes techniques et des significations des motifs), chapeaux, bijoux en perle, il y a vraiment des choses fascinantes, même pour un non fan d'objets ethniques comme moi. Savoir qu'il faut 30 heures de travail pour un tout petit panier de rien du tout (10 cm de circonférence) inspire pour le moins le respect.
Et pour couronner le tout, ils vendent des oeufs d'autruche. Je leur en suis très reconnaissant. La Quête est terminée.
Géraldine est comme sous drogue, heureuse, ça fait plaisir à voir.
Prochaine étape: le Spar pour l'achat de viande pour le braai.
On vous a déjà expliqué que le braai (genre de barbec'), c'est un peu Jésus Moïse et Mahomet réunis pour les Sud Africains. Impossible pour nous de quitter le pays sans avoir essayé, avec nos petites mains.
La quête de la viande dans ce supermarché, c'est un peu l'aventure quand même. Dans l'ensemble, on dira qu'elle ne fait guère envie. On voit aussi des morceaux dont on n'a pas trop envie de savoir ce que c'est. Au rayon surgelé, ils vendent carrément des jambes de boeuf, coupées en dessous du genou, sabot inclus et poils et tout. Voir ça dans un caddie, ça fait une drôle d'impression.
Par mesure de sécurité, je décrète qu'on ne prend que le plus cher. Pas sûr que ça nous protège en quoi que ce soit, mais psychologiquement, ça apaise.
On revient avec du très classique: poulet mariné et brochettes de boeuf.
On achète également de quoi faire quelques salades et de kilos de charbon.
Quelques minutes après notre retour, on voit débarquer nos collègues hollandais avec eux aussi 5 kg de charbon et de quoi mettre sur la grille. On est aussi nuls les uns que les autres, mais c'est vraiment sympa, on boit des bières, le poulet met une heure à cuire, le ciel est plein d'étoiles, il fait bon.
A part la Hollandaise qui rote la bouche ouverte, on a passé une super soirée.
les photos sont superbes!!! ca donne presque envie ... :)
RépondreSupprimerje vais enfin pouvoir finir de lire vos aventures
bises à vous 2
Anaïs