Le petit-déjeuner dans les B&B, c’est vraiment le meilleur repas de la journée, hyper copieux. Enorme salade de fruits du coin pour commencer, et puis omelette costaude, à vue d'oeil je dirais au moins 3 oeufs d'une poule obèse.
On a demandé à notre logeuse de nous inscrire pour le tour de bateau de fin d’après-midi sur l’estuaire.
D’ici là, on a repéré une mini-rando dans une petite forêt située aux confins du village. C’est surprenant à quelques pas de la maison de se retrouver sur un sentier, en forêt tropicale, avec des lianes partout, des bruissements, des chants d'oiseaux. On croise un modèle réduit d’antilope, le red duiker ou Céphalophe du Natal en français, 40 cm de haut max, encore un animal un peu spécial, avec la gueule un peu renfrognée d'un adversaire du mariage pour tous qui se retrouverait assis dans le métro en face d'un couple de gays qui se galochent à pleine bouche.
En dépit de la période sèche, la forêt est nous paraît bien humide, la terre boueuse à certains endroits, et même si le jour est déjà levé depuis un moment, mes amis les moustiques et moucherons sont affairés et nombreux, c'est la gare de Bombay là-dedans.
De retour dans le village, sur le chemin des tonnes de bougainvilliers géants, tout en fleurs. Certains couvrent les poteaux électriques jusqu'à leur sommet, Géraldine se fout comme d’habitude de ma gueule « oh mais c’est qu’il aime les fleufleurs ».
L’expérience de la veille nous conduit à foncer au Vieux Campeur du coin avant la nuit. Et là, c’est le carnage. Une lampe de poche chère pour un gars qui habite à Paris 340 jours par an, des paires de chaussettes de rando assez peu utiles dans la ligne 13, un guide de la faune du pays (qui elle peut éventuellement servir dans le métro), on reste une bonne heure et je me retiens de ne pas revenir avec tout un tas de gadgets dont l'attrait réside dans leur inutilité 98% de l'année.
Le vendeur nous dit qu’on est les Français les plus sympas qu’il a rencontrés. Avec ce que je lui ai lâché, il ne manquerait plus qu'il nous trouve cons.
Là, la course contre la montre débute. Géraldine se rend bien compte que je lui en dois une et met une pression sournoise pour que l’on aille avant notre tour en bateau dans un magasin distant d'une vingtaine de bornes, où l’on trouve paraît-il à coup sûr son petit graal, des œufs d’autruche. Vous connaissez un truc plus inutile que les œufs d’autruche, vous ? Je veux dire encore pire qu'une lampe de poche qui éclaire à 130 m?
Pas le temps de s’attabler, on commande à notre cantine des sushis à emporter. Hyper pratique à manger en conduisant. Du coup, j’ai droit à la becquée, ce qui nous vaut quelques rigolades et des embardées.
Le magasin se situe en marge d’un village un peu isolé, Mkusi, . Sur le chemin, des femmes au visage maquillé de terre, d’autres (pour la seule fois du séjour) seins nus.
Pour accéder au magasin, il faut entrer sur le terrain d’un genre de « complexe » touristique, à l’entrée duquel des gardes prennent notre plaque d’immatriculation, s’enquièrent des raisons de notre visite, etc…Tout ceci avec un air nonchalant, blasé, sympathique et pas du tout inquisiteur.
Le magasin lui-même est doublé d’un salon de thé (vide) et se situe dans une maison de style colonial très agréable. Le drame, c’est qu’on aura presque fait tout ce chemin pour rien, car d’œufs d’autruche, zobi.
Le magasin lui-même est doublé d’un salon de thé (vide) et se situe dans une maison de style colonial très agréable. Le drame, c’est qu’on aura presque fait tout ce chemin pour rien, car d’œufs d’autruche, zobi.
On se console en terrasse avec un café. On voit des guêpes énormes, qui ressemblent un peu à des fourmis géantes ailées, bien 5 cm de long.
Un bel acacia trône devant la maison, c’est bien agréable, un légère impression d’être dans Out Of Africa.
Enfin, avant que les connards en quad fassent un passage pétaradant et puant. Je cherche toujours à m’expliquer le plaisir que l'on peut trouver à traverser des paysages déments sur un machin qui fait le bruit d’un avion au décollage et dégage une odeur de rat crevé.
Fin de la pause, retour à St Lucia pour notre Hippo & Croc Tour. Dit comme ça, ça fait bien touristique (et ça l'est) mais c’est la seule manière d’approcher les bêtes.
3 bateaux au départ et coup de pot, le nôtre est de loin le plus petit, une quinzaine de personnes tout au plus. Outre la tranquillité, l’autre avantage, c’est que l’on prend la direction opposée de celle des autres, qui ne peuvent suivre car l’eau n’est pas assez profonde pour eux. Ca fait plaisir.
Les paysages nous font furieusement penser à ceux des Everglades, en particuliers le coin des 10 000 Islands, où l'on avait fait un tour en bateau du même genre.
Première rencontre avec des Français, des grands-parents qui emmènent leur deux (grands) petits-enfants en voyage. Ils sont déjà venus en Afrique du Sud, et papy a le petit côté relou du vieux baroudeur. Très gentil hein, mais un peu chiant. Photographe professionnel, en plus. Il me pète un peu la tête à vouloir discuter de technique, ouverture maximale et vitesse d'obturation, mais moi je suis pas trop venu pour ça, moi ce qui m’intéresse ce sont les bestiaux. Car on s’approche de près d’un groupe d’hippopotames.
Ce sont de sacrées mastodontes, entre 1,5 et 3 tonnes. On a droit à un cours sur l’hippo de la part du mec du bateau, ça donne pas envie de faire trempette avec eux.
C’est agressif, violent et très con, et bizarrement ça nage comme une enclume, en résumé. Responsable de pas loin de 3 000 morts par an en Afrique, c’est tout simplement le plus dangereux des gros animaux, devant n’importe quel félin. On reste un bon moment, peut-être 20 minutes à leur proximité, mais dès que je vois le bateau faire semblant de dériver, je suis un peu stressé. On a déjà vu des hippos s’attaquer à des bateaux, comme ça, pour le fun, tellement ils sont cons. Ils arrivent même à faire chavirer les petits. Et là, adieu Berthe, ils te tirent vers le fond pour te noyer et t’as aucune chance de t’échapper. Le mec nous raconte pas mal d'histoires horribles et termine en disant tout à fait sérieusement « no one ever escaped a hippo attack ».
Bon, on se casse, là ?
Côté crocos, c’est plus calme, on en voit deux ou trois mais ils nous semblent nettement moins gros que les alligators floridiens. Ils sont aussi plus dangereux que ces derniers et ont la délicate habitude de se servir de la rivière comme d’un frigo, où ils stockent pendant parfois des semaines leurs victimes.
Il est peut-être l’heure de rentrer, maintenant, il va faire nuit, non ?
Quelques beaux oiseaux et un superbe coucher de soleil plus tard, on se rend au Spar pour faire quelques courses alimentaires, et accessoirement acheter des bières pour les sels minéraux.
Pour changer, on fait "l'autre" resto, celui d’en face. Même proprio, qui nous reconnaît d’ailleurs. On ne tente rien de nouveau : poulet peri peri et…folie…brochettes de bœuf et poulet. Le frisson de l'aventure.
J’ai trop hâte de rentrer avec ma nouvelle lampe, celle qui va m’éviter comme ce célèbre sportif sud-africain de bousculer un hippopotame dans le noir. J’éclaire le chemin, les maison, les arbres, les oiseaux, je suis hilare, une putain de bonne journée s’achève.
Red duiker
Don't fuck with me
Lapin trouvé ce que c'est que ce cuicui
Ouette d'Egypte
La section "St Lucia" du crew des Grandes aigrettes
Aigle pêcheur d'Afrique pour les ploucs, pygargue vocifer pour les vrais
Crocodile du Nil, permettez-moi de vous dire que le salaud est particulièrement difficile à voir, même le nez dessus.
Martin-pêcheur géant (ce n'est pas un jugement de valeur, c'est son nom)
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Bonjour,
RépondreSupprimerSuper Blog!!!
Je suis en train de préparer mon Road Trip en Afrique du Sud pour mon voyage de noces!!!
Je me rend compte que votre parcours est pratiquement similaire au mien!!!
Je vais lire toutes les étapes avec attention...
Pour Ste Lucia, auriez vous les noms des restos?
Sonia