La sale surprise.
Comme si quitter le Kruger n’était pas assez cruel, il pleut pour la première fois depuis des mois. (tag : onnestvraimentdespoissards).
Le ciel est plombé, uniformément gris, les nuages sont si bas qu’on les toucherait presque du doigt.
On avait malgré tout décidé de prendre notre temps pour sortir du parc, histoire de se donner une dernière chance de rencontrer les animaux que l’on n’a pas encore vus.
Au moins la pluie fait elle sortir des animaux dont on ne se doutait même pas de la présence, telles ces tortues léopard qui viennent jusque sur la route. Pour le reste, quelques girafons assez mignons que la pluie nous empêche de photographier correctement. Zèbres, gnous, impalas, bref, le grand ordinaire du Kruger.
Cerise sur la gâteau, les inondations de l’été dernier ont rendu impraticable la route que nous avions prévu d’emprunter. Nous voilà donc sur une déviation, sous la pluie battante, une piste bien boueuse, c’est assez déprimant.
Mais il ne faut jamais désespérer, pas vrai ? La pluie se calme, puis s’arrête.
Mais il ne faut jamais désespérer, pas vrai ? La pluie se calme, puis s’arrête.
Au détour d’un virage, un camping-car venant à contresens est arrêté sur notre côté de la chaussée.
Par habitude, on s’arrête car en général, voiture arrêtée = bête à regarder.
Bien dressés, on regarde mais on ne voit rien de rien. On demande à la dame qui conduit. Elle nous dit « léopard, juste là, dans les herbes ». Là tu m’intéresses, Gertrude.
Le ridicule ne tuant pas, on passe vingt bonnes minutes à le deviner là où il n’est absolument pas. Une autre voiture s’arrête, le gars nous fait signe « lààà ».
OH PUTAIN.
Effectivement, il se redresse, il est à 3m de la voiture. On le cherchait beaaaaaucoup trop loin. Et hop, retour dans les herbes. Si on ne l’avait pas vu quelques secondes avant, on serait incapable de voir où il est allongé. D’ailleurs, on ne le voit plus. D’autres voitures vont et viennent « quoi ? où ? ». On leur montre mais ils ne localisent pas la bête, attendent un peu, se découragent, s’en vont. Nous on s’en fout, on a attendu ça pendant 4 jours, pas moyen qu’on bouge de notre spot idéal. On restera des heures à attendre s’il le faut.
La bête finit par se redresser, s’assoir, à l’affût. Puis se déplace de deux mètres en rampant presque et se couche de nouveau. Wow. Purée que c’est beau ces bestioles là. Pour moi, ce sont les plus belles, leur pelage, leurs yeux. Magnifique.
On reste encore une bonne heure, on a droit à une ou deux nouvelles visions, si près. On comprend définitivement pourquoi il est interdit de descendre de voiture en dehors des camps et de rares endroits dans le parc. On pourrait marcher dessus sans le voir.
Pendant ce temps, en arrière plan, on voit passer des chacals qui trottinent. L’un s’arrête, regarde un truc au sol et bim ! l’attrape. Quelques minutes après, on voit des phacochères courir en file indienne comme on ne les a jamais vu courir, quelques secondes après, les chacals repassent, à leur poursuite. Ca, c’est de la journée comme on aime.
On quitte le parc sur cette image, en se disant quefinalementtuterendscomptelachancequona.
Derniers animaux du parc, on voit dans une clairière deux autruches et leur long cou bizarre. C’est vachement grand aussi, ces trucs-là. Et tellement hargneux que dans le coin, ça sert de chien de garde. Un coup de patte peut tuer un lion, comme ça, l’air de rien.
Sortie du Kruger, direction ouest.
Sur le chemin, plein de réserves privées. On croisera dans l’avion du retour des Français qui en revenaient. On savait que c’était cher, on s’était renseigné, mais leur récit ne nous fait que moyennement envie. Alors certes, ils ont vu des lions, et pas nous, ils ont pu voir un certain nombre d’animaux en très peu de temps dans la réserve. Mais ça ne nous paraît pas être un exploit : les réserves privées achètent les animaux (surtout les gros, ils les chérissent), ce n’est donc pas trop difficile de les apercevoir, les terrains sont d’une taille sans commune mesure avec le parc du Kruger, les points d’eau sont rares, les employés connaissent sur le bout des doigts les habitudes de chaque animal, presque heure par heure, ils connaissent chaque bosquet, bref il nous semble que ça ressemble plus à un grand zoo à ciel ouvert qu’à un parc naturel.
Réflexion faite et en dépit de frustrations passagères, on est plutôt content de la formule que l’on a choisie, avec ses défauts et ses qualités.
Le temps s’est calmé mais il fait toujours bien couvert. On atteint les alentours du Blyde River Canyon, la route s’élève, on retrouve la montagne. C’est le Petit Drakensberg, la toute fin de l’immense chaîne que nous avons traversée en début de séjour.
Les nuages composent un paysage dramatique, on a droit à des arcs en ciel en pagaille.
Les nuages composent un paysage dramatique, on a droit à des arcs en ciel en pagaille.
Beaucoup d’orangeraies.
On se trompe, je fais demi-tour, et au bout d’un moment, une voiture arrive en face de moi, sur la même file. « Mais qu’est-ce qu’il fout, ce con ? ».
Ben ce con, il roule normalement, et moi, je roule à contresens, sur la file de droite. Deux semaines complètes ne suffisent pas à perdre les réflexes de conducteur européen, on dirait.
Après 4 jours coupés du vrai monde dans le parc, ça fait bizarre de voir de nouveau des villages. Ceux-ci ressemblent un peu à ceux que l’on a vus dans le Drakensberg. Fait pas chaud du tout, on peut même dire que les nuages aidant, ça caille un brin. On retrouve donc la douce odeur du feu de bois, celle qui prend à la gorge.
Dans la montée, on s’arrête sur un stand de bord de route pour acheter quelques fruits. Une chèvre pique la bouffe de la famille sur le feu et se fait courir après. Géraldine est toute contente d’acheter des noix de macadamia entières. On s’apercevra après de la raison pour laquelle elles sont vendues décortiquées à peu près partout : elles sont tout simplement impossible à casser. Rondes, lisses, la coque est très dure. Elles sont encore à la maison, elles décorent la corbeille à fruits. Je passe pudiquement sur l’épisode du vide-poches affreux que Géraldine se fait refiler pour un prix indécent (et qui cassera 2 heures plus tard).
Le Forever Blyde Resort où l’on prend nos quartiers est assez lugubre. Nous avons réservé ici car la situation est idéale dans cette région, il y a même un point de vue sur les Three Rondavels, un site exceptionnel du coin. Il se trouve que là, il ne fait pas très beau, il fait froid et le village est presque vide, tout au plus une dizaine de chalets occupés sur les plus de 100 que compte le lieu. Pour ajouter une petite couche glauquy, notre chambre pue les pieds. On se rend au point de vue, on voit les Rondavels mais il y a pas mal de nuages. On remet les photos à demain. Mal nous en prendra, vous verrez pourquoi.
Le restaurant du site est vaste, très beau. Mais sonne atrocement creux. Il y a sans exagérer la place pour 200 couverts, mais nous sommes…8. Joli feu de cheminée, buffet à volonté correct, c’est pas mal mais c’est bizarre comme ambiance. La bière nous fait passer la pilule et on n’est pas mécontent de rentrer à l’appartement. La salle de bains est glaciale et sent le pet, mais on a décidé d’en rire et de s’en foutre, puisque c’est notre dernière nuit.
Une hyène encore en train de pioncer
Je crois qu'on les a un peu inquiétés, les impalas.
Ok il faisait pourri, ok on en a vu plein d'autres, mais celles-ci, ce sont mes photos de rhino préférées.
Des mini girafes.
Une grande avec une scoliose (diagnostic by Dr Pop, vétérinologue pratiquant)
Un chacal sautant sur une proie (et pas une poire, comme j'avais écrit précédemment, les chacaux étant très peu frutivores). Elle est floue mais dynamique, non?
Tortue léopard
Cratérope fléché (turdoides jardineii)
Des zèbres, quoi.
Voilà, sous la plus forcément, c'est un peu tristouille.
Waterbuck
Notre Léopard
Là, il fait un peu flipper
Qu'est-ce que c'est beau, hein?
Hop! Tu me vois plus.
Chacal à dos noir
Opération nettoyage. Il aurait pu aller à l'Eléphant bleu, non? Mouarf.
Un oiseau qui passait pas loin a eu chaud au croupion sans s'en rendre compte
Bon forcément après, une autruche, c'est moins excitant
Même un vautour sur un arbre mort comme dans Lucky Luke, ça fait pas le poids
Le petit Drakensberg se profile
On vous l'a dit, c'est le pays des agrumes dans le coin
c'est CLASSE!!!
RépondreSupprimerfranchement l'hippo avec le ciel gris anthracite ça déchire!!!
quant au leopard c comme qui dirait une grooosse claquasse!!
merci les zamis
ps : j'étais deja fan de vos post sur les animaux mais alors vos post avec VOS animaux ET les commentaires du king-des-touristes-chochottes je suis archi fan ahahahah
ps2 : pour l'autruche chien de garde tu nous l'avais deja dit (oui oui je suis moi monsieur!)
Ouais grave le léopard c'était super impressionnant, ça fait drôle, surtout qu'il était tout près. Bon t'es gentille en revanche, évite de m'afficher, je répète comme les vieux ok j'ai compris.
SupprimerTu suis moyennement, c'est un rhino et non un hippo, krkrkrk. Moi aussi je la trouve déchirante, mais avec un peu plus de recul et plus de ciel gris, ca aurait été un bijou (la 429) J'adore aussi la 519, superbe ! Big up !
RépondreSupprimerThanks! Le problème de l'animalier, c'est que t'as toujours un truc qui va pas. T'essaies déjà de cadrer, de faire une photo pas trop floue, que le bestiau n'ait pas trop de merdouilles devant la tête, etc...Mais pour le cliché parfait, faut avoir le temps de passer des heures à l'affût et ne pas avoir peur de jeter à la benne des centaines de photos.Bref, y a encore du taf! :)
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