On a la journée pour rejoindre depuis le Swaziland notre camp de Skukuza, dans le parc Kruger.
On a un peu mal à la tête des bières de la veille.
Le petit déjeuner vite avalé, on veut profiter au max de cette journée. On quitte la vallée d’Ezulwini, non sans s’arrêter faire le plein de bouffe et d’eau dans la journée dans cet improbable centre commercial luxueux et minuscule, où l’on trouve un Apple Store…On a appris à se méfier de la monnaie qui nous est rendue : au Swaziland, le rand sud-africain est accepté mais on vous rend sur un billet en rands la monnaie en monnaie officielle, le lilangeni. Qui lui n’est pas accepté en Afrique du Sud, que nous rejoignons dans la journée.
La route est bonne jusqu’à la capitale Mbabane mais se gâte ensuite. On prend alors la direction de Pigg’s Peak, on entre dans une zone montagneuse, la route est sinueuse et un peu moins bien entretenue.
Nous sommes dimanche, on a du pot : dans la rue, des grappes de gens en costume traditionnel multicolore (surtout des hommes), certains portant même des lances ! Beaucoup sont habillés, élégants, les femmes sont plus sobres, les officiels en uniforme.
On prend quelques photos à la volée, beaucoup sont évidemment floues mais on ne peut pas s’arrêter en rase campagne à chaque fois.
On passe parfois à proximité d’une église bondée d’où l’on entend s’élever des chants. On croise aussi un groupe d’hommes en cercle, à l’air libre, qui danse et chante. On ne s’attendait vraiment pas à ça.
Au Swaziland plus encore qu’en Afrique du Sud, les gens vous saluent en vous voyant passer, adultes comme enfants. Ca donne une ambiance très détendue et relaxée, on se sent pas stressé pour un rond. On s’imagine continuer à faire pareil en France, ça nous fait bien marrer.
Bien sûr, on croise encore des gens qui semblent très pauvres. Une scène qu’encore aujourd’hui on a du mal à interpréter : trois gosses de 8-10 ans, de chaque côté de la route, qui se sont fabriqué un costume de feuilles et qui dansent. Impressionnnant et flippant à la fois.
Le paysage alterne entre exploitations forestières (le bois de chauffage du Swaziland est réputé) et rase campagne, les routes sont peu fréquentées (par les automobilistes, s’entend).
On fait un nouvel arrêt vers midi dans un genre d’atelier qui vend les productions locales. Encore une fois beaucoup de vannerie (d’excellente qualité, nous a-t-il semblé, comme si on était des spécialistes) mais aussi des bougies. Les swazi candles sont paraît-ils très recherchés : des bougies à motifs géométriques, de couleur. Bon.
Plus que quelques kilomètres avant la frontière.
Le poste ici est encore plus vétuste que celui d’hier. On fait la queue en plein soleil pendant un bon moment. Ca n’avance pas vite. Beaucoup de locaux traversent la frontière à pied.
De retour en Afrique du Sud, le paysage redevient plus agricole : bananeraies, orangeraies, champs de canne à sucre de nouveau. Enormément de monde sur le bord de la route.
On arrive assez vite à Malelane Gate, une des deux entrées de l’extrême sud du parc Kruger. Le parc fait environ 350 km de long sur 60 de large, bordé par le Mozambique à l’est, sur toute sa longueur et le Zimbabwe au nord. Ca fait la taille de certains pays européens, genre le Pays de Galles ou la Slovénie.
Il faut avant de passer la barrière s’acquitter du droit d’entrée. Subtilité, vous ne pouvez acheter un droit pour plusieurs jours qu’en produisant la preuve de votre séjour dans l’un des camps. Sinon, c’est entrée et sortie dans la journée. Autre subtilité, précisée nulle part mais que les Français croisés au Swaziland nous ont apprise : il faut obtenir dans son dernier lieu de séjour un bon de sortie (gratuit), qu’il faut produire aux rangers à la sortie.
Il y a la queue, on est dimanche, le ranger à l’accueil est tout seul puisque ses deux collègues gardent les barrières, assis sur un crâne d’éléphant (véridique).
Ca nous plaît moyennement, tout ce monde. On se met à pester en se disant qu’après tous ces moments de solitude, ça va nous gonfler de voir autant de monde. En fait, on croisera étonnamment peu de monde sur les pistes. C’est tellement grand que « tout ce monde » ne représente en fait pas grand-chose. Nous qui craignions de faire la queue avec 50 autres connards pour voir la moindre gazelle, pas du tout.
Bref, on finit par entrer. Le sud du parc est la partie la plus fréquentée, à la fois par les humains et par les animaux. Nous devons depuis Malelane rejoindre Skukuza, le plus grand camp du Kruger. Tout prend du temps ici : la vitesse est limitée à 50 sur les routes d’asphalte et à 40 sur les autres. Si vous ajoutez les arrêts pour observer la faune, on fait en gros du 20 à l’heure.
On décide d’emprunter les pistes et d’éviter au maximum les routes goudronnées.
La première piste nous semble facile, par rapport à celles de Hluhluwe iMfolozi : le parc est assez plat, les pistes sont relativement larges, c’est tranquille.
Au bout de quelques kilomètres toutefois, on cherche l’aspirine dans la trousse à pharmacie : Avec la sécheresse, les traces laissées par les pneus des gros véhicules (4x4, voitures de safari) ont séché et durci, la voiture vibre à se desserrer les boulons, c’est difficilement supportable. Après 20km de ce régime éreintant, on croise deux retraités anglais avec le look d’explorateur de leur pays qui va bien qui nous demandent : c’est comment la route par là ?
On leur dit qu’on n’en peut plus, que notre cerveau va finir par se déplacer dans notre boîte crânienne. On n’est pas les seuls, ils sont aussi au bout du rouleau. Pour couronner le tout, il y a eu un incendie dans cette partie du parc il y a peu, la végétation a donc un air lamentable, tout est brûlé ou presque. Autant dire que question vie sauvage, y a un peu peau de zob.
Comme on se trouve à la croisée de deux pistes, on décide de changer de direction.
Ca nous permettra de voir des coins plus fournis. Beaucoup de beaux oiseaux, dont un qui fait son petit effet : le calao. On est assez ébahis de voir notre premier, mais au fil des jours, on va s’apercevoir qu’il est particulièrement courant dans le coin. Le voir manger du caca d’éléphant nous fera perdre toute estime pour lui.
On voit aussi un troupeau d’éléphants, toujours aussi magique, des tonnes d’impalas.
J’aperçois au détour d’un virage un très bel oiseau. Je freine donc un peu brusquement pour m’arrêter et là je reçois une décharge électrique dans l’oreille. Géraldine se met littéralement à hurler « waaaawaaaaa lààààà ». Sur ma droite, un rhinocéros maousse, à deux pas de la bagnole. Je fais un bond à crever le plafond de la voiture. Le plus comique c’est que lui aussi est surpris et fait un bond en arrière, avant de se barrer. On s’est foutu une sacrée trouille réciproque.
Quelques zèbres plus loin, une vision inhabituelle et inquiétante : au moins 40 babouins qui marchent sur la piste dans notre direction. Avec le soleil couchant dans leur dos, ça fait un drôle d’effet, genre film de zombies. Ce sont les premiers que l’on croise : il y en a de toutes tailles, de minuscules, portés par leur mère, d’énormes…On est forcés de s’arrêter pour les laisser passer, ça prend un bon moment, ils ne sont guère pressés, certains s’amusent, d’autres lézardent, se mettent à grimper aux arbres. On se demande s’ils ne vont pas grimper sur la voiture mais non, on ne les intéresse pas plus que ça. Certains nous jettent un œil distrait, sans plus.
Après cet intermède, nous ne sommes plus qu’à une dizaine de kilomètres du camp. On les parcourt aidés par un cidre local « Savannah Dry » ; qui nous colle une petite casquette en moins de deux. Le ciel prend des couleurs totalement folles : du rose intense au rouge carmin, on n’a jamais vu ça.
Skukuza est vraiment grand. Il y a un resto, immense et quasi vide, où nous mangerons une nourriture insipide.
Un immense magasin, qui vend du souvenir, du matériel de camping, des bouquins, des fringues, de la nourriture. Ce sera l’occasion d’acheter un autre guide, plus petit mais bien utile car détaillant la faune spécifique du parc. On peut même cocher les bestioles vues, un jeu épatant pour Géraldine.
On tente aussi de nouvelles viandes séchées, qu’on trouve là en quantités industrielles.
Le ciel étoilé nous donne un torticolis, ça reste l’un des immenses avantages de la quasi nuit dans laquelle est plongée le camp le soir. De loin en loin, des braais rougeoient.
Nous, on commence notre cure de paranoïa, en l’absence de traitement anti-malaria. Couverts de la tête aux pieds, même s’il fait encore chaud. Arrosés de produits anti-moustiques. Inspection de notre rudimentaire case à la lampe de poche, histoire de débusquer d’éventuels intrus. Achat d’une prise anti-insectes en complément du pschitt.
Pour ce soir, ça ira.
Bon, comme vous avez deviné, dans les photos qui suivent, il y en a un certain nombre qui ont été prises en roulant donc faut pas trop être regardant sur la netteté, le cadrage, tout ça. Mais il nous a semblé que ça donnait une petite idée de l'ambiance sur la route ce jour-là.
Normal, tu te balades comme ça, le dimanche.
La cambrousse dans le nord-ouest du Swaziland
Voilà, en général, les gens font coucou, c'est quand même sympa.
L'enfant danseur
Typiquement, il n'y avait aucun village dans les kilomètres alentour. Et pourtant, plein de gens marchent.
Les forêts d'exploitation du nord-Swaziland
La vieille classe
Poulets vivants, cacahuètes, riz sucre, haricots, malt.
Des cabanes de bric et de broc, on en croise pas mal
Héron gris
Bergeronette pie
Mangouste naine
Un gros caillou
Rollier à long brins
Priorité à gauche
Calao leucomèle
Ca fait un peu Nuit des Morts Vivants
Babouin grand modèle
Babouin petit modèle
Termitière. Il y en avait de beaucoup plus grandes.
Sans retouche, promis
Le ciel au-dessus du camp.
jaaaaaaalalaaaaaaaaaaa ces photos! ce coucher de soleil ! TROP BEAU
RépondreSupprimerAnaïs
Le rollier est juste sublime *_*
RépondreSupprimerLe coucher de soleil et le ciel étoilé sont parfaits