La psychose continue. Au réveil, une piqûre de moustique dans le cou pour moi, une sur le bras, idem pour Géraldine. On écrit déjà notre testament, on s'en veut d'être aussi inconscient, on maudit tous ceux qui nous ont assuré n'avoir pas vu "un seul" moustique.
Notre case dispose d'une véranda, c'est sympa pour prendre le petit-déjeuner, il fait encore un peu frais mais la température grimpe assez vite. On est équipé façon minimaliste, c'est clairement pas le repas du siècle mais ça fait l'affaire.
L'idée c'est donc de profiter de notre situation pour sillonner le sud du Kruger, là où paraît-il on trouve plein d'animaux et de félins en particulier.
On décide de longer la River Sabie au moins jusqu'au camp de Lower Sabie. C'est sensé être une route sur laquelle les rencontres sont fréquentes. Bof. On a pourtant pris le soin de partir tôt mais il semblerait qu'à cette saison, les pôv'chéris aient un peu frais le matin et préfèrent finalement la fin d'après-midi. Tout pour faire chier.
Pour ne pas exagérer dans cette description, le paysage est très beau, la végétation au bord des rivières n'a rien à voir avec celle située à moins de 100 m de celles-ci, tout se fait plus dense, plus touffu, les arbres sont plus nombreux. Toutes les rivières ont un débit réduit, y compris celle-ci. A certains endroits des marques de niveau de crue nous font réaliser les variations énormes entre l'été et l'hiver.
On croise les désormais presque habituelles girafes, des impalas en pagaille. On ne manque pas d'interpeler d'éventuels prédateurs en leur indiquant du doigt et de la voix la présence de nourriture, sans effet notable.
Des singes vervets, des babouins, le long de la route. Des buffles s'abreuvent. Des hippopotames glandent au bord de la rivière.
A Lower Sabie, on décide de faire demi-tour pour emprunter quelques kilomètres plus au nord une piste qui traverse d'est en ouest le parc. La descente plus au sud vers Crocodile Bridge, en dépit de son nom alléchant, nous paraît trop hasardeuse vu la vitesse à laquelle on roule.
Lors d'une halte, on voit aussi un varan du Nil près de l'eau. C'est dégueulasse. Comme un énorme lézard d'environ 1,60m de long et un peu gras. Les photos prises sans point de comparaison ne permettent pas de s'en rendre compte mais c'est mastoc, le plus grand lézard d'Afrique.
Entre Lower Sabie et le début de la piste, on se retrouve coincé pendant une bonne demi-heure par un mini-embouteillage (une dizaine de voitures au total, pas plus). La tolérance traditionnelle face à l'arrêt pour l'observation d'un animal cède rapidement la place à l'impatience.
Nous sommes loin d'être les plus exaspérés puisque le type devant nous se met à taper sur la portière de sa voiture (on ne peut pas en descendre je vous rappelle, surtout dans ce genre de situation où de toute évidence, un animal spécial est dans le coin), puis carrément à klaxonner. Faut dire qu'attendre une demi-heure sans que rien ne bouge et sans rien voir, ça rend dingue.
En fait un gars s'est vu indiquer un léopard dans un arbre. L'animal étant sacrément bien camouflé, il s'est pété les yeux à le trouver, en arrêtant sa bagnole en plein milieu du chemin, sans aucune considération pour les autres véhicules. Il y a quand même de sacrés cons. Le mec se prend une soufflante raffinée de la part de presque tout le monde mais il semble ne rien en avoir à foutre et arbore le plus grand de ses sourires, tempéré de l'évidence de son échec car il semble bien qu'en dépit de tous les emmerdements créés, il n'a pas réussi à voir l'animal.
On passe enfin à proximité de l'arbre en question, une femme nous dit que le léopard est occupé à bouffer un impala qu'il a monté avec lui dans l'arbre (ils s'en servent de garde-manger, ça évite aux autres prédateurs de venir lui voler son butin).
Les branches de l'arbre sont denses, le feuillage fourni, j'aperçois le léopard, j'en fais une photo témoignage, au cas où on n'en recroise pas, mais clairement, celle-ci ne terminera pas accrochée dans notre salon. Géraldine oscille entre frustration et désintérêt feint car elle n'a selon elle vu "qu'un bout de peau".
La piste que l'on emprunte est agréable, les paysages varient, un peu de relief ici, des affleurements par là.
On a la chance de voir un groupe de Bucorves du Sud, un énorme oiseau terrestre au cou rouge et aux grands cils très marrants. Là encore, c'est la taille XXL, ils font un bon mètre de haut, c'est complètement dingue. Certains jeunes individus font en ce moment l'objet d'une surveillance de la part de la direction du parc, ils portent des bagues de couleur à la patte et il faut signaler dans les camps sur un registre si on en a croisé un. Dans le groupe de 7 individus que l'on a vu, l'un porte une bague, Géraldine va se faire un plaisir d'indiquer l'endroit de notre rencontre (ça sera un peu approximatif, en fait, n'ayant pas eu la présence d'esprit de noter les coordonnées GPS).
On prendra ensuite plein est direction Pretoriuskop, ce qui nous permettra de voir une nouvelle espèce d'antilope, un beau mastard aussi qui peut peser dans les 200 kg, le waterbuck ou cobe à croissant. Comme souvent chez les antilopes, c'est un superbe animal. On est ébahi de voir le nombre d'espèces d'antilopes qui existent. Pour moi, y en avait une ou deux, en gros. Mais c'est pas de la nuance, elles sont vraiment différentes les unes des autres. On est vraiment nul en animaux, en fait. Et je ne parle pas des oiseaux.
On emprunte ensuite une piste vers le nord pour rejoindre la route menant de Phabeni à Skukuza car la journée est désormais bien avancée, il faut penser à rejoindre le camp avant la nuit.
Sur cette piste une nouvelle fois déserte, on voit un "open top", ces gros véhicules de safari, à l'arrêt. La pratique veut qu'on s'arrête près du chauffeur et qu'il nous dise ce qu'il voit. Là, c'est encore un léopard.
Encore une fois, même en activant nos yeux bioniques, rien à faire, on ne voit rien. On en reparlera, mais je vous mets au défi de voir un animal couleur sable, tacheté, au milieu de hautes herbes de la même couleur. Impossible.
On râle encore un peu, Géraldine y va de son "on est vraiment des poissards".
C'est le fil de connexion de l'iphone à l'autoradio qui récolter le fruit de notre courroux. Il nous fait péter les plombs depuis des jours à cause d'un léger faux contact qui fait qu'on passe toutes les 5 secondes environ de notre super playlist à une discussion sûrement très intéressante sur une radio locale. Ca rend dingue, impossible même de commencer à chanter, un couplet et "Now calling from Phalaborwa, Dikeledi Tshabalala..." Raaaaaaah!
On se console avec quelques kilomètres au soleil couchant, où l'on croisera un groupe de 8 girafes en plein gueuleton et quelques kudus croisés de très près.
De retour au camp, on décide d'aller manger directement (il n'est même pas 18h) et on opte cette fois pour l'autre restaurant de Skukuza, celui qui a été construit sur une ancienne gare. Le bar se situe d'ailleurs dans un wagon et ils ont gardé aussi la locomotive. C'est nettement plus joli que celui d'hier, plus cher aussi. Seul petit souci, c'est ouvert aux 4 vents, et Géraldine commence à faire une crise d'angoisse à cause de la possibilité de la présence de moustiques. On se couvre et on va chacun se tartiner de bombe dans les chiottes, où elle est persuadée d'avoir vu le maudit insecte. Bienvenue chez les fous.
Le serveur porte un prénom assez comique: Excellent. Il est sympa mais un peu bizarre. On a droit à des chips de peaux de patate (rendez-moi la patate, par pitié). La bande-son du resto: Graceland de Paul Simon et divers chants de chorales de Soweto, je me demande s'ils ne nous prennent pas un peu pour des touristes. Quoique, on a entendu à de multiples reprises sur les radios locales (Jacaranda FM, je m'en souviendrai toute ma vie, de leurs jingles) des pubs pour les prochains concerts de Johnny Clegg...
Il est presque 19h, Géraldine pique déjà du nez. Super, la soirée. Pour tout dire, à 20h30, elle pionce. Je tiens jusqu'à 22h. Je sais, c'est pas très raisonnable.
Le resto du camp et la rivière Sabie
Arbre à saucisses
Babouin romantique
Babouin un peu moins romantique
Absorbé par ses pensées
Dépité
Hippo et son minus, accompagnés d'un héron gris
Eléphant et un éléphanteau qui était trop marrant à imiter les grands
Le hippo surveille du coin de l'oeil le croco. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est le croco qui a la trouille. Ca arrive que le hippo s'énerve et le ratatine.
Les Tantale Ibis n'ont pas la trouille du tout
Lui, il était vieux, gros et trop près.
La gueule ouverte, ça donne pas trop envie de lui donner des coups de pied pour rigoler
Choucador à oreillons bleus
Varan du Nil. Dégueulasse, immense, plus grand lézard d'Afrique, presque 2 mètres. Beurk.
J'aime vraiment cette photo. Voilà.
Le paysage vers la rivière Sabie. On voit bien que le niveau de l'eau est bas.
L'objet de la discorde: la "tache dans l'arbre".
Un rhino musclé sec, on lui voit les côtes.
Lui vous le connaissez déjà si vous lisez nos posts (Calao)
Bucorve du Sud, l'oiseau préféré de Géraldine, avec ses grands cils. Enfin, c'est un énorme oiseau (de 90 à 129 cm de haut) qui ne peut même pas voler.
Cobe à croissant (waterbuck)
Gros cailloux avec des euphorbes en haut
Coucal de Burchell
Kudu
Chouette vision de fin de journée
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