Dans les voyages, il y a souvent une journée perdue. Ou en tout cas mal optimisée.
On savait depuis près d'une semaine qu'on aurait en gros 36h de temps dégueulasse au minimum, qui pouvaient éventuellement se transformer en 72h si on n'avait pas trop de pot.
Hier, on avait serré les fesses en voyant les nuages à notre réveil mais on avait eu notre "extra ball".
Aujourd'hui, aucune surprise: ciel très bas, pluie continuelle. On s'était fait à l'idée et on s'était même dit que ça tombait pas si mal: déjà, ça nous arrivait dans un coin où l'on restait quelques jours et donc qu'on avait eu le temps quand même d'explorer un minimum et en plus, ça nous ferait un vrai jour de repos, de glande, le truc qu'on ne fait jamais.
On ne se presse pas au réveil, on trainasse mais je ne peux pas m'empêcher de guetter une éventuelle éclaircie.
La météo dans la région est assez simple. Soit il fait très beau, soit il fait très mauvais. Il n'y a pas l'air d'avoir trop d'entre deux. En hiver, des fronts froids remontent de l'Antarctique sans trouver d'obstacle et frappent à intervalles plus ou moins régulier le sud et l'ouest du pays. Et c'est parti pour 2 à 3 jours de temps pourri. Puis le temps se remet au beau. Mais les journées couvertes et sans pluie n'existent quasiment pas. A l'inverse en été et dans certaines régions dès le début du printemps, pas une goutte pendant des mois.
Pendant ce temps là, le nord du pays (de Johannesburg à la frontière zimbabwéenne, en gros) est en hiver sec comme un coup de trique, les ciels sans nuages. Et l'été venu, tout reverdit sous l'effet des pluies estivales. Bon, je vous épargne le climat de la côte de l'océan indien, c'est encore une autre histoire.
On avance tranquillement dans notre visionnage de Game Of Thrones (entre nous, pas ma série préférée, même si ça reste intéressant).
On va dans la pièce commune pour se connecter un peu au monde extérieur. Il ne fait pas vraiment froid dehors, environ 16°C mais le lendemain, ils annoncent beaucoup plus frais là où nous allons (10°C et moins).
On voit les ouvriers de la ferme, hommes et femmes, venir s'approvisionner en denrées pour préparer leur déjeuner du midi. Que des "colored", ces métis de la région du Western et Northern Cape dont on se serait bien en mal de définir les origines exactes.
Trois ou quatre jeunes Allemand(e)s sont aussi là, comme Dixie pour passer quelques temps en faisant du volontariat. L'un d'eux épluche consciencieusement des oranges pour en faire sécher les écorces. La pulpe, elle, est donnée aux animaux. Ils en ont trop. Pourtant, elles sont délicieuses.
En fin d'après-midi, la pluie fait une pause et j'insiste un peu pour que nous en profitions pour aller marcher jusqu'au champ de manguiers de la ferme, un peu plus loin. La route est bien gadouilleuse. Une rivière passe au fond de la vallée, après le camping (évidemment vide). Deux ou trois tombes dans un petit champ, protégées par une clôture. Sûrement la famille du fermier, je n'ose pas aller voir. Sur le chemin, les eucalyptus embaument. La végétation est plus dense ici. Les moucherons aussi.
Sur le retour, je m'arrête aussi dans les champs d'orangers, à la recherche des quelques plants de rooibos que le fermier a laisser grandir ici. La pluie se remet à tomber dru. J'aime assez ce paysage sous la pluie, je lui trouve un autre charme. Pour 24h. Parce qu'il faut bien dire qu'il n'y a pas grand chose à faire quand il pleut.
Je m'inquiète un peu de la route pour Clanwilliam si la pluie se maintient. La piste est déjà détrempée, de belles flaques se forment, la boue est bien là. On verra demain.
Ce soir, l'humidité aidant, il fait bien froid dans la maison. Le feu est apprécié.
Finalement, c'était une bonne journée.
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Les manguiers
Des chouettes fleurs dont on ne connait pas le nom
Franchement, même quand il fait pourri, c'est beau quand même, non?
Dans les champs d'orangers
J'avais adoré le Cederberg: calme, des randos, des rivières, des lacs, pleins de super choses à faire...
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