By the way...: Afrique du Sud : de Cape Town à Langebaan

On repart en Afrique du Sud.

"Encore?" Voilà ce qu'on a entendu pendant les semaines précédentes, + une petite insulte au choix. Ben oui encore. Un pays grand comme deux fois et demi la France, ça mérite un peu plus qu'un seul séjour.

Surtout que là, on prend la direction opposée à notre voyage de l'année dernière: le sud-ouest du pays, à environ 1500km de notre destination précédente.

Contrairement à la dernière fois, on a tenté l'escale à Londres pour économiser quelques centaines d'euros qu'on saura bien dépenser autrement. C'est pas mal. Faire l'escale en début de vol, ça ne change finalement pas grand chose, on a toujours ce fameux vol de nuit, d'une traite, qui permet d'arriver le matin et de ne pas perdre une minute. Un voyage comme ça, on optimise.

British Airways, c'est pas trop nul, mais la sélection de films est à peu près aussi pourrie que celle d'Iberia, et ce n'est pas peu dire. Ca tombe bien, je me suis assommé avec un demi Lexomil et, miracle, je dors 5 bonnes heures. Au contraire de Géraldine, qui multiplie les kilomètres dans les allées. Elle est surexcitée comme une gobeuse dans un festival de musiques électroniques.

A l'approche du Cap, la pression monte: la région vue du ciel, pfff. Ca nous fait déjà baver. La Table Mountain d'en haut, c'est quequ'chose.

Il a plu les deux jours précédents mais là, le beau temps est là. On flippe un peu des températures, j'ai passé des mois à préparer le terrain auprès de Géraldine: tu sais, là-bas, à cette saison, on peut se les peler et puis il peut faire bien dégueulasse (plan alterné sur la figure décomposée de G., musique dramatique).

Du coup, on regarde avec un poil d'inquiétude tous les employés de l'aéroport, en ces petites heures du matin, en polaire, bonnet sur la tête. On demande au premier qui passe: il fait froid? "Verrry Cold, sirrrr", qu'il nous répond, avec cet accent qui nous fout la banane. Bon.

On sort, on récupère la bagnole, la montagne de la Table en fond contribue à élargir notre sourire. Décidemment, on est habitué aux voitures coloris chelous: une Corolla couleur champagne métallisé, c'est la seule sur le parking dans ce goût là, évidemment elle est pour nous. Ce qui est cool c'est qu'elle est à peu près deux fois plus grande que la précédente.

La bonne surprise, c'est qu'on est hilare: ça c'est "cold"? Il fait bon, on commence à se défaire, on garde un petit gilet mais bon, il est 9h, normal.

Je retrouve la conduite à gauche sans difficultés, c'est vachement moins stressant que l'année dernière, faut dire que c'était mon baptême. En plus, on s'était tapé les bouchons de Jo'burg, un vendredi après-midi. Là, peu de monde, on a les yeux en mode 360°, la végétation est dingue, un peu genre méditerranéenne avec la touche exotique. Ca sent le feu de bois, ça y est, putain, on y est.

Des townships un peu partout autour de l'aéroport, dans les "Flats", ces plaines sablonneuses où les Noirs ont été déplacés et parqués pendant l'apartheid. Ca grouille de monde, on retrouve cette atmosphère chaotique, avec des gens partout sur le bord de la route ou qui la traversent, des camionnettes défoncées, ces mini-bus omniprésents.

Puis on prend la direction du Nord, en prenant soin de longer l'océan. C'est beau.

On fait un premier arrêt sur une plage célébrissime dans le coin: Blouwbergstrand, des kilomètres de sable fin, d'une eau bleue, avec Cape Town et la Table Mountain dans le fond. C'est pas dégueu.

Une heure et demie de route plus tard, on arrive en vue de notre objectif de la journée: le West Coast National Park. Un genre de presqu'île d'une vingtaine de kilomètres de long qui forme un lagon d'une beauté époustouflante.

A cette période de l'année (printemps) et uniquement à cette période, l'extrémité nord du parc est ouverte: le Postberg, très connu pour ses fleurs sauvages spectaculaires.

Le resto qui se trouve dans le parc est connu aussi pour sa bonne bouffe. Premier repas, donc: souvenir d'une tarte au snoek (genre de barracuda) fumé à tomber.

Le lieu est très beau: un beau corps de ferme dans le plus pur style "Cape Dutch", la Hollande à 10000km des Pays-Bas. Ca sert également de lieu de mariage, et honnêtement: y a pire.

On mange dehors, il fait bon, des oiseaux inconnus piaillent partout, certains se posent à côté de nous.

En guise de promenade digestive, on marche dans un marécage jusqu'à un "bird hide" qui nous permet notamment de nous approcher des flamants roses assez nombreux.

Le reste du parc aura raison de notre journée: on traîne partout, souvent bien seuls, entourés de bonteboks, de zèbres, d'autruches, et puis de pelletées d'oiseaux, dont des ibis, des oies d'Egypte...

Et des fleurs. Ca, c'est LE grand truc de l'ouest du pays et ça rythmera notre voyage, vous le verrez plus tard. On est déjà bien impressionnés par ces à-plats de fleurs mais l'honnêteté pousse à dire que par rapport à ce qu'on verra plus tard...

La plage de Plankeisbaai nous occupe aussi un moment, une petite crique à l'eau cristalline où se mêlent un sable d'un blanc éblouissant et de très vieux rochers arrondis. Oui, on sait qu'ils sont vieux parce qu'ils sont arrondis, parfaitement. Et vieux en âge de cailloux, c'est plusieurs dizaines de millions d'années. On respecte et on dit "vous".

Bref dans l'ensemble, on est bien content de notre première journée, ça commence un peu à tirer avec la fatigue du voyage, il est temps de se diriger vers notre logement du jour, à Langebaan.

Ce village est une des destinations phares de la côte ouest. Enfin surtout en été. Une échappée belle pour les Capetowniens.

Un ancien village de pêcheurs qui s'est aujourd'hui bien étendu avec la construction de résidences secondaires. Le site est beau, le coucher de soleil aussi, mais on n'est pas très impressionnés par le patelin.

La maison où l'on loge n'est pas mal. Notre chambre est assez jolie.

Mais le soir tombé, ça caille, le vent du large est froid.

On se trouve un petit resto près de l'océan, le Driftwoods, plutôt sympa. Quelques familles se promènent sur la plage après le coucher du soleil. Une Castle plus tard, la fatigue aidant, on est un peu torché, et bim, ce sera la première chute de mon téléphone, la coque arrière explosée. Bizarrement, habituellement, j'aurais piqué une crise, mais aujourd'hui je m'en fous complètement, je suis bien. Un morceau de scotch maintiendra l'affaire, merci la serveuse.

On rentre, il fait froid comme pas permis dans la chambre. Toujours cette absence de radiateur dans ce pays. Pas très grave, la couette est bonne, la fatigue bien présente et un épisode de Game Of Thrones plus tard, c'est rideau bonsoir m'sieur dame.

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