Un dimanche d'été dans les Maramures, c'est une expérience. Des messes partout, souvent en plein air, devant des foules assez considérables de notre point de vue occidental, surtout au monastère de Barsana. Des femmes bien habillées.
On a passé la journée à suivre les villages de la vallée de l'Iza, pour leurs églises en bois, leur atmosphère d'un autre temps. Pas mal de Roms en charrette.
A Bogdan Voda, on bifurque pour Ieud, ses gamins roms qui mendient à la sortie de la voiture, son église perchée sur une colline et son cimetière attenant. Ayant lu on ne sait où qu'un ancien cimetière juif était visible, on interroge la moitié du village avant de se faire accompagner par une vieille dame qui se souvenait avoir joué dans les environs quand elle était enfant. On traverse la rivière sur une poutre de métal puis on suit un chemin boueux, des champs plein d'herbes immenses, des taons agressifs. En haut d'une colline, le cimetière, envahi de mauvaises herbes, ultime vestige de la présence juive dans ce village. Avant leur déportation, les juifs étaient présents partout dans les villages des Maramures, des juifs ruraux.
On retourne à Bogdan Voda manger des trucs assez immondes qu'on a trouvé dans une mini-épicerie, tout est mauvais mais on est posé sur des bancs dans la rue principale, c'est là qu'est le spectacle. Des villageois qui échangent, des jeunes qui s'emmerdent, des Roms estropiés qui descendent de charrettes pour mendier auprès des participants à une procession.
Direction Botiza ensuite puis la route très dégradée de Poienile Izei. Orages.
Le dépaysement est total. Eglises encore.
Retour vers Sighetu Marmatiei, ville natale d'Elie Wiesel (la maison familiale a été transformée en musée). Puis Sapanta et son incroyable "cimetière joyeux", qui mérite son incontestable attrait touristique. Sighetu en revanche se quitte sans regret, assez déprimante comme pas mal de villes du coin.
Retour à la pension, la nourriture maison et la palinka y sont bonnes, on y mange dehors, c'est la belle vie.
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