mercredi 28 août 2013

Road-trip Afrique du Sud - jour 1: de Johannesburg à Clarens


Ca y est, on y va. Pour nous, c'est le top de l'aventure, on va en Afrique. "Easy Africa", disent les baroudeurs du continent pour parler de l'Afrique du Sud. Ca nous suffira bien pour une première fois.

On va tenter de faire court (ça pue déjà l'échec) pour résumer ces deux semaines de voyage dans ce pays, incluant une halte de 36 heures au Swaziland (et de beaux tampons sur le passeport).


Pour être absolument honnête, j’en menais pas trop large avant le départ. Les récits affreux qu’on entend sur le pays, les avertissements bien intentionnés de l’entourage en mode « vous ferez gaffe, dites/revenez en bonne santé », la conduite à gauche, l’inconnue africaine totale pour nous, ça faisait de quoi faire quelques cacas mous pour un semi-paranoïaque comme moi.
Géraldine elle, était gaie et insouciante comme l'oiseau sur sa branche. Y a que moi qui aie le sens du danger, putain.

J’étais déjà bien content pour une différence de prix assez substantielle toutefois de nous avoir évité un voyage en forme de galère romaine modèle Ben-Hur, soit avec Egyptair, soit avec Ethiopian Airlines.
Merci Air France (photo du Général, Marseillaise en fond sonore, main sur le cœur), le trajet s’est déroulé au poil.

A l’arrivée et malgré le travail formidable de l'équipage de notre compagnie nationale (Marseillaise, etc...) il faut toutefois concéder qu’on n'était pas dans un état fantastique : deux heures de mauvais sommeil en cumulé, le cou tordu, le cul anesthésié, entre la renifleuse d'à côté et le ronfleur de derrière (ceci n'est pas une figure de style). Mais bon, on tient sur l’excitation et les nerfs.
Premier retrait à l’aéroport très précautioneux, on se couvre mutuellement comme des convoyeurs de la Brink's, petits coups d’œil partout, "All clear, baby", au milieu de pictos rassurants du genre « si vous voulez utiliser votre Uzi, n'oubliez pas que cet espace est non-tireur».

Retrait de la voiture, première petite surprise, elle est belle elle est neuve, mais les valises ne rentrent tout simplement pas. Demande de surclassement, paiement, réception d’une Kia d’une couleur gold de toute beauté et certitude rassurante par anticipation de la retrouver au premier coup d’œil sur tous les parkings de l’univers.

La route donc, stress intégral pour la sortie de l’aéroport, contrôle policier au bout de 200m. RAS. Et bouchon autour de Jo’burg, donc. Ca permet mine de rien de se mettre un peu dans l’ambiance et de prendre ses marques. Ca commence à rouler et là c’est un peu de le début de l’aventure.
Parce que la route en Afrique du Sud, c’est un spectacle, pour nous autres Européens, pour qui le summum du désordre, c'est un mec en warning sur la bande d'arrêt d'urgence.
Jo’burg déjà, tentaculaire, des dizaines de km de résidences, puis de townships, puis de résidences, puis de townships, c'est un peu glauque…
Et déjà une première indication en forme d’avertissement : en zone urbanisée et même sur l’autoroute, attention aux piétons. Car le Sud-Africain met un point d'honneur à traverser l’autoroute comme il traverserait une grosse rue sans feu, eut-elle 4 voies et fusse-t-elle empruntée par des 36 tonnes lancés à 120km/h. Et toc. Ce qui facilite leur tâche : il n’y a pas de vraie séparation physique, genre rembarde de sécurité entre les voies allant dans un sens et celles allant dans l’autre. Ca fait bizarre, mine de rien.
Doubler aussi, ça fait bizarre, surtout quand pour avertir de son dépassement, d’un geste auguste et sûr de soi, on met en route les essuies-glaces systématiquement (inversion des manettes, mon frère). « T’as bien vu que j’allais déboiter connard, j’ai mis mes essuies-glace y a une heure ».


100 km d’autoroute donc, puis la « nationale ».
Un autre monde. Pas beaucoup de véhicules, mais encore plus de piétons. Qui marchent, au milieu de nulle part. Qui attendent. Et des vaches qui broutent sur la voie. Des chèvres aussi.
Des accotements pas du tout stabilisés, et des nids de poule, non pardon, d’autruche sur la route.
La vitesse est limitée à 100 mais malheur à toi, touriste imprudent qui aurait la sale idée de t’y tenir en pensant rouler sur un billard. On se cogne une ou deux fois la tête dans le plafond, Géraldine hurle de peur une ou deux fois « à droiiiiiiite, à droiiiiiite ».


Les paysages? Monotones, un haut plateau, constamment au-dessus de 1500m, et des champs d’herbes jaunes, tirant sur l’orangé voire le rose. Voilà à quoi ressemble le nord du Free State.
La route s’élève progressivement à mesure qu’on s’approche des Maloti mountains et de notre destination, Clarens, à la frontière avec le Lesotho.

Un arrêt station service pour ne pas mourir d’ennui, la vessie éclatée: de la viande séchée en guise de snack, pas mal.
Les villes croisées en route nous surprennent, on s’habituera : pas de centre-ville visible, des Spar, pas un Blanc en vue.
Des rencontres incongrues, comme cette dame qui se trimballe une brouette de caca tout sec (de vache, on suppose).

L’arrivée à Clarens nous plaît, il fait assez couvert mais la campagne est très jolie, on nous a promis un village un peu arty, sympa. Un chemin tout défoncé pour accéder, une chouette petite maison d’hôtes.
Il est 16h30, le soleil commence à baisser, et ça caille. On rencontre un couple de Sud-Africains très sympas, Mel et Alex, qui nous sauveront un peu la vie en nous donnant une prise qui convienne à ce pays. Parce que mon adaptateur soi-disant universel ne reconnait pas ces prises très bizarres.
Surprise le soir lorsque nous voulons aller dîner : il n’y a pas un trottoir dans le village, pas une route goudronnée, mais les restos sont pleins et les gens s’habillent correctement pour aller manger. Et l’éclairage public est pour tout dire symbolique. On manque de se péter une cheville à plusieurs reprises. Merci la lampe de poche.

On trouve un resto bar assez sympa, un truc qui fait un peu repaire de bikers gentils, feu de cheminée, première bière locale, la Castle (un peu de la pisse), et premier poulet peri peri, qu’on mangera une demi-douzaine de fois. Ca pique, c’est bon.
Pas besoin de berceuse ce soir.


Ah oui, je vous ai pas dit, mais ce premier jour, on n'a pas pris de photo. Pour les suivants, on en mettra quelques unes, mais ne vous attendez pas à 50 photos par jour, 4 ou 5, pas forcément les plus belles, le reste, on prendra le temps de s'en occuper pour faire ça bien.

La carte du jour:

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4 commentaires:

  1. Merci Cyril, toi aussi tu fais ça bien. Allez zou, fais moi rêver avec la suite!

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    1. Cyril il écrit trop bien ;)
      et toi faut que tu nous montres tes photos de Grèce

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