Once upon a time in the West - jour 4 - Canyonlands et Dead Horse Point

Green River Overlook, Canyonlands

Mesa Arch, celle pour laquelle nous avons eu la flemme de nous lever

Les bassins de potasse

Dead Horse Point

La scenic byway 128 sous le soleil cette fois

Les Fisher towers

Chilli burger

On était super motivés pour aller faire le lever de soleil à Canyonlands, devant Mesa Arch. Ca vaut le coût, le soleil éclaire le dessous de l'arche, tout ça, c'est orange, c'est magique. Bon. Je me renseigne sur l'heure du lever de soleil: 5h53 (précis, je m'en souviens, ça m'a marqué pour ainsi dire). Là, je suis déjà un peu moins chaud. Je fais mon retro planning: faut arriver un quart d'heure avant, ce serait con de rater pour 10 minutes. Ok, ça fait du 5h40, disons. Ah oui, il faut 45 min de route pour s'y rendre. 4h55. Plus 10 minutes de marche pour arriver sur le site. 4h45. Mmmm...le temps de se réveiller, de s'habiller, de boire un truc, le minimum pour pas s'évanouir quoi. 4h00...Ok on oublie.

On se lève quand même tôt, en se sentant un peu coupables de tant de fainéantise, qui nous fait rater un spectacle incroyable, ce genre de choses. On prend donc la direction de Canyonlands. Le parc est très grand. Deux des trois parties sont accessibles à tout véhicules: the Needles, à 80 miles au sud de Moab, et Island in the Sky, plus près. Ce sera notre destination. Ce qui nous change très agréablement d'Arches, c'est qu'il n'y a pas un rat. A un point que c'en est inquiétant. On se retrouve à plusieurs reprises tous seuls sur un parking de départ de marche. Bizarre. On aime bien, hein, mais bon, on se sent un peu tout seuls. On se fait une très chouette petite promenade, poursuivis par des nuages de moucherons très collants. Ils adorent se loger dans les oreilles, va savoir pourquoi. Il suffit de s'arrêter 10 secondes pour être entouré de ces emmerdeurs, donc on reste toujours en mouvement, et ce sera le cas toute la journée. C'en est à un point que dès que la voiture s'arrête, il faut quelques secondes pour les voir rappliquer. Un peu pénible. En dehors de ça, le parc est majestueux, immense, et la vue rappelle beaucoup les images que l'on a pu voir du Grand Canyon, dont cette partie du parc est une réplique plus tranquille et plus petite. C'est impressionnant, c'est comme si on avait fait des découpes dans des plaques de carton et qu'on les avait superposées. Le Colorado tout en bas est très très petit.

Après avoir passé une bonne partie de la journée dans le parc, on s'arrête sur la route du retour à Dead Horse Point, parc d'état où l'on paie donc l'entrée. Il est connu pour offrir un point de vue assez exceptionnel sur Canyonlands et surtout sur un bras du Colorado. C'est beau mais on s'attendait à beaucoup plus spectaculaire, et on verra deux sites du même type plus tard qui nous laisseront une impression beaucoup plus grandiose. Ce qui est très intéressant c'est que de là haut, on voit les bassins de l'usine que nous avons vue la veille, celle qui extrait de la potasse. Leur couleur est d'un bleu irréel, comme ces fonds de piscine en plastique. La visite faite, il nous reste un peu de temps et on décide, un peu vexés de la pluie qu'on s'est ramassée au même endroit deux jours avant, de se refaire une bonne partie de la scenic byway 128 au soleil couchant. Et là, effectivement, cela n'a rien à voir! Les campings semblent plus accueillants, la pierre rougeoie, on adore, ça y est, c'est l'Ouest comme on se le promettait! On va jusqu'aux Fisher Towers, majestueuses dans la lumière de cette fin d'après-midi. On y accède par quelques kilomètres de piste, nos premiers, on est contents, on est encore une fois absolument seuls, on est contents mais un peu inquiets aussi. Je me mets à penser que si l'on tombe sur un foutu détraqué qui se met à nous courir après avec une hache ou un truc dans ce style, on est dans une sacrée panade. Je sais, c'est bizarre, mais à ce moment là de la journée, dans cette immense plaine désertique, sans personne autour, c'est ce qui me vient à l'esprit.

On revient tranquillement sur Moab, non sans s'être arrêtés quinze fois sur la route. On se met en chasse de cette fameuse cahutte qui fait paraît-il les meilleurs burgers de la ville. On l'a trouvée fermée la veille, et comme pour la scenic byway, on n'est pas le genre à se décourager pour si peu. On a plus de volonté pour ce genre de trucs que pour se lever à 4h, vous me direz. Ok. Bon, on se pointe, c'est le genre de truc qui ne ressemble à rien, 3 tables dehors, une cabane, tu passes la commande par la petite fenêtre, tu laisses un prénom, tu attends, et le mec hurle quelque chose que tu devines être le fameux prénom que tu as laissé quand ta commande est prête. Confiants, on se prend la spécialité, le chilli burger qui tue sa race. Effectivement, il nous aurait tué si on l'avait mangé en entier. Y en a pour 5 là-dedans, ça arrache la gueule, c'est super bon, mais on se demande qui est bâti pour s'enfiler un truc pareil en entier. C'est simple, le carton qui enferme tout ça doit peser un bon kilo. Ah, vous avez oublié vos frites. Ah quand même...On a peut-être été ambitieux. Pour la première, et non la dernière fois du séjour, on donne au premier qui passe une de nos barques (quand ça fait cette dimension, j'appelle plus ça barquette), on mange ce qu'on peut et on jette le reste, soit à peu près les deux tiers. Après ça, on tente d'aller dormir, mais on ne se sent pas au plus léger, faut avouer.