mardi 25 novembre 2014

Afrique du Sud: Péninsule du Cap


Journée péninsule.

Le tour de la péninsule, c'est un peu l'excursion incontournable dans la région du Cap. Il faut bien la journée et c'est pas la plus reposante du monde. Mais par beau temps, ça fait mal aux yeux tellement c'est beau.
On part assez tôt, direction Muizenberg, à l'est de la péninsule. On choisit de faire le trajet dans ce sens pour éviter de se taper du contre-jour en permanence.
Avant d'arriver à Muizenberg, après avoir quitté l'autoroute, on traverse un coin des Flats plutôt flippant, les sacs plastiques volent, les gens ont de drôles de tronches et on croise même un nouveau panneau triangulaire de danger qu'on pourra ajouter à notre collection (on s'est pas arrêté pour le prendre en photo, vous nous excuserez): "smash and grab area".
En gros, attention, on peut vous péter la fenêtre et vous voler ce que vous avez dans la voiture.
Bon.

Muizenberg fait très tranquille à côté de ça. Une belle et très longue plage sur False Vay, des surfers et les fameuses cabines de plage colorées. C'est vrai que ça fait bien touriste et pas très original, mais il faut leur reconnaître une certaine qualité graphique, ça va bien dans le paysage. 
Une courte promenade, un café, et on repart. Pas pour très longtemps. 
On avait repéré une ou deux adresses de restos et on se dit que ce serait pas une mauvaise idée de manger tôt, d'autant plus qu'on a mangé léger le matin. 
On est donc les premiers à s'arrêter pour manger dans ce resto de Fish Hoek, un patelin de pêcheurs assez mignon. Comme souvent, le poisson est très bon. Ca restera un très bon point de la région, quand même.
J'ai oublié de vous dire que depuis qu'on est arrivé dans la région du Cap, on n'arrête pas de se demander ce que sont que ces avions vrombissants qui nous passent juste au-dessus de la tête.
On pensait à des oiseaux mais on aura la confirmation quelques heures plus tard qu'il s'agit d'énormes grillons brun-rouge qui font un boucan surprenant et nous incitent à baisser la tête par réflexe. Ils sont appelés les "Parktown Prawns", les crevettes de Parktown, une banlieue de Johannesburg.
Anecdote: c'est la bestiole que le médecin extrait du vagin de Lady Gaga dans le clip "Fatty Boom Boom" de Die Antwoord.

On continue notre route pendant quelques kilomètres, le temps d'arriver à Simon's Town, de repérer la façade d'une ou deux boutiques d'antiquités et de s'arrêter séance tenante, sous la pression féminine.
Compensation: une glace au fruit de la passion excellente, ça va, je m'en tire pas trop mal.
Simon's Town fait très chicos, avec ses jolies maisons à étage, qui rappellent un peu la Nouvelle-Orléans.
Les antiquaires sont bien implantés et vendent quelques trésors. On ne rapportera pas grand chose, excepté quand même deux petits lions en ivoire qui datent, rassurez-vous, des années 50. Et un superbe mug avec des autruches dessus dont l'anse cassera dans la soute au retour, en dépit de toutes nos précautions. Miracle de la colle minute, elle est redevenue utilisable.

Le parc national de Boulders se situe à la sortie de Simon's Town. C'est évidemment un arrêt obligatoire à cause de la possibilité d'approcher les manchots du Cap (African Penguins) de très près. 
Ils sont nombreux, presque autant que les touristes chinois horripilants (enfin, encore plus que les autres) qui débarquent en bus, mais beaucoup moins bruyants. On leur pardonne presque de sentir plutôt mauvais.
Les manchots sont rigolos mais ont perdu 90% de leur population en 10 ans, pour des raisons encore inexpliquées. Ce sera peut-être bientôt un lointain souvenir de les voir se dandiner au milieu d'un décor fabuleux, ces plages aux eaux translucides, bordées de très gros rochers aux formes arrondies par les millions d'années d'usure aquatique.
Un deuxième promontoire permet d'observer les pingouins au calme (les touristes en car ne font jamais les 5 minutes de marche nécessaires pour y descendre).
Et il y a même, un peu plus loin, une plage certes boudée par les pingouins mais qui permet de tremper les pieds dans une eau glacée presque toute l'année.

Sur la fin de la route côtière qui mène à l'entrée du parc national qui marque l'extrémité de la péninsule du Cap, on ne croise plus guère de monde. La route est encore plus belle qu'auparavant. Les alentours de la Smitswinkel Bay en particulier, laissent sans voix.
Par comparaison, une fois passée la porte d'accès du parc, le paysage parait dans un premier temps faussement banal.
Un coin de lande battu par les vents, le royaume du fynbos.
Le parc est littéralement infesté de babouins, dont un petit groupe me fera bien sursauter au détour d'un virage. On ne s'habitue pas trop.
La péninsule est de plus en plus étroite et l'on peut désormais voir l'océan de chacun de ses côtés dans le même regard.
On laisse sur notre droite le cap de Bonne Espérance pour nous diriger tout droit vers Cape Point, la véritable pointe de la péninsule.
Plein de fausses idées sur le Cap de Bonne Espérance: non, ce n'est pas la pointe de l'Afrique (c'est le cap Agulhas, plus à l'est), ce n'est même pas la pointe de la péninsule, puisque c'est à Cape Point que revient ce privilège. Est-ce alors là où l'Atlantique et son courant froid se mêle aux eaux chaudes du courant chaud de l'océan indien? Perdu encore.
Bref, c'est une arnaque bien marketée depuis la nuit des temps, ce qui conduit tout un tas d'andouilles à poser devant le panneau qui se situe juste à côté.
Pour ces raisons et par esprit de contradiction, on s'est contenté de l'observer et de le photographier du bien plus spectaculaire "Cape Point".  
Ca doit être quelque chose, un jour de tempête. Déjà par grand beau temps, ça souffle sévèrement. La grimpette jusqu'au phare nous coupe les pattes. Des falaises vertigineuses surplombent des criques au sable blanc. On aperçoit des phoques dans les eaux claires, là-bas, tout en bas.
On traîne un peu, on profite, on mitraille, il y a relativement peu de monde. Sur le chemin du retour, un arrêt patch et magnet, tradition oblige.
Le soleil rasant ajoute au charme austère de ce bout du monde. Plus du tout de circulation, le parc ferme bientôt, on était déjà parmi les derniers sur le parking.
A la sortie du parc, on tourne à gauche, pensant accéder plus rapidement à la côte est de la péninsule et rechignant à revenir sur nos pas. Petite erreur qui nous permet de découvrir un étonnant petit township, à Red Hill, perdu dans les montagnes.
On reprend la route de Simon's Town, que l'on atteint par une route de montagne qui descend raide vers la baie.
On fonce ensuite pour Noordhoek pour avoir le temps de profiter avant le coucher de soleil de Chapman's Peak, une route côtière à péage, réputée pour sa beauté (une des plus belles du monde selon le National Geographic lui-même).

C'est le moment que choisit Géraldine pour m'informer que "les moules de midi sont pas bien passées".
Je m'arrête au bord de la route quand je peux, et bouaaaarf. J'ai bien fait de m'arrêter. Ca va mieux mais je roule doucement. La route est effectivement très belle mais pas idéale quand on est brassé.
Du coup, je sors tout seul profiter des derniers rayons de soleil sur ses rochers rouges, auquel cette bande asphaltée s'accroche comme elle peut.
Il y a un vent terrible, qui fraîchit au fil des minutes. Je me presse et je trouve le moyen de foirer toutes mes photos, n'ayant pas pris le temps de vérifier mes réglages, qui datent d'un moment où le soleil était plus généreux et le vent beaucoup moins fort. En les revoyant, je suis dégoûté, vraiment dégoûté. Quel con.
Plus loin, quelques personnes se sont posées sur une table de pique-nique pour manger face au coucher de soleil. C'est pas le pire des paysages mais il ferait trop frais pour moi.
La route atteint Hout Bay, qui nous fait très bonne impression. C'est animé, plein de restaurants de poisson, une belle plage, pfff...
On n'est pas pressé, on décide de ne pas revenir par le plus court chemin mais de profiter de ce crépuscule coloré et de longer la côte une nouvelle fois: Camps Bay, Clifton, Sea Point etc...

Mine de rien, le compteur aura tourné aujourd'hui. On est bien content une fois arrivé. On n'a pas cherché compliqué niveau bouffe: de la droewoers (saucisse séchée), du riz, que j'ai généreusement assaisonné d'une infâme préparation au fromage en poudre ultra-salée au point que j'ai dû jeter mon riz. Des mangues séchées et voilà.
Quelques épisodes de GoT plus tard, on ronfle.


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