Dans le post sur la journée d'hier, j'ai oublié de vous parler du seul dessert potable (je ne parle pas des fruits) qu'on ait mangé lors de notre séjour: le Jan Ellis (oui, le rugbyman) poeding.
Bon, voilà, c'est fait. Si vous voulez la recette, voir internet.
Etape de transition, comme on dit sur le tour de France.
On passe de la montagne à la côte de l'océan Indien, pas loin de 500km de route.
Une route qui nous rapporte encore son lot de visions surréalistes, comme ce gars allongé à l'arrière d'un pick up rempli de choux, comme ces chevaux dont les pattes avant sont attachés avec une petite corde pour leur éviter de se barrer.
Au bout d'une centaine de km de route relativement droite, on prend l'autoroute direction Durban, avec là encore quelques hallucinations: une femme qui pousse un caddie, des chèvres qui broutent sur la bande d'arrêt d'urgence et ces taxi-brousses partout: comme beaucoup ne possèdent pas de voitures, il y a des milliers de vans à une dizaine de places qui circulent partout. Ce sont des lignes (ir)régulières mais seuls les locaux savent où quelles sont les destinations. Certains ont à l'arrière le nom des deux villes de début et de fin de ligne, en tout petits caractères, près des phares de recul.
Et les gens les attendent partout. Faut s'attendre à tout moment à voir un de ces vans vous doubler et dans le même mouvement freiner, passer de la voie de droite au bas-côté (deux voies et demi, donc), rétrograder de 100 à 0 en 2 secondes devant son capot. On finit par être méfiant.
Ceux qui ne prennent pas ces vans se retrouvent parfois à 20 à l'arrière d'un pick up, nez au vent. Il paraît que l'Afrique du Sud bat régulièrement les records du monde du nombre de personnes embarquées dans des véhicules, au vu de ceux qu'on a pu croiser, on les croit sans souci.
Les auto-stoppeurs eux-mêmes font des signes déroutants: index pointé vers le bas, vers le ciel. Quelques uns ce jour là portent des écriteaux avec 3 lettres dessus. On a eu beau chercher sur la carte, impossible de savoir ce qu'elles voulaient dire, ça ne correspondait à aucune ville.
A l'approche de Durban et avant d'obliquer plein nord, la circulation se fait dense, l'air plus moite et la végétation change complètement: des arbres superbes et tout verts malgré l'"hiver", des palmiers, un air plus chaud, plus moite, changement de climat.
On fait une traditionnelle pause dans une station service assez conséquente, avec une insistance toute géraldinienne pour "manger chaud", dans un genre de McDo local, une chaîne qui s'appelle Wimpy.
Ouverture des boîtes, petit burger maigrichon, une bouchée et poubelle. Pas terrible. Même les frites sont dégueu. Et pour couronner le tout, le Coca a un goût inédit et peu crédible (pourtant authentique), qui nous a conduit à le rebaptiser Afri-Cola, certains qu'ils ont modifié la recette pour le continent (en l'allongeant à la flotte, probablement). Avantage: on est guéri pour la suite du séjour de la tentation fastfoodienne.
Au nord de Durban, on découvre des champs immenses de canne à sucre, je crois que c'est la première fois de ma vie que j'en vois, j'aime bien, c'est tout vert sur les collines, c'est beau.
Plus on s'approche de St Lucia, où l'on dormira 3 nuits, plus il fait humide. L'autoroute a laissé place à un genre de nationale, et je me fais klaxonner sans trop comprendre pourquoi.
On réalise assez rapidement que l'usage dans cette région veut que l'on roule sur la bande d'arrêt d'urgence pour laisser doubler les plus rapides (même si des véhicules arrivent en face, hein), pour nous remercier, ils mettent les warning une fois leur dépassement effectué et pour répondre "de rien, gros", on leur fait un petit appel de phares. On trouve ça tellement génial qu'on a hâte de doubler ou être doublé.
Une de nos grandes découvertes du jour est aussi l'abondance de vendeurs de fruits de bord de route. Dans les montagnes, où ne poussent que chèvres et nids de poule, on n'en avait pas encore vu.
On ne s'arrête pas encore, trop hâte d'arriver, mais on en prend bonne note mentale pour plus tard.
Sortie de nationale dans un bled sinistre, Mtubatuba, qui nous a paru assez craignos, et 20 km de route direction la mer pour arriver au village de St Lucia.
En chemin, bonne rigolade au lieu dit Dukuduku ("et qu'est-ce qu'on veut?"). Premiers signes "ralentissez, traversée d'hippos".
Le village de St Lucia n'a rien de très typique mais il est loin d'être désagréable. Plein de petites maisons, de lodges, des restaurants, des agences qui proposent tours en bateau pour aller voir les baleines, les hippos, excursions dans les réserves avoisinantes. C'est touristique mais joli et à taille très humaine. Pas un immeuble, pas de riviera en carton, ça reste un lieu de tourisme tourné vers la nature.
On est accueilli à l'entrée du village par un singe vervet sur le bord de la route, qui attend notre passage et bing! il nous jette la coque de noix de coco sur la bagnole. Connard.
On loge chez une dame qui nous accueille un verre de pinard à la main (il est 16h), c'est jamais mauvais signe.
La chambre est belle, plus grande que notre appart, on a même un jacuzzi, qu'on utilisera pas.
Elle nous propose une bière et nous explique un peu ce qu'il y a à faire. On est encore une fois assez claqués par la route, donc pour ce soir, ce sera petit tour dans le village, point barre.
Elle nous indique deux restos où l'on deviendra des habitués, un poissons-fruits de mer, un autre plus grill.
Ca nous plaît déjà, même si au bout d'un quart d'heure, je suis luisant comme un petit tas de saindoux, l'humidité est assez affolante et je me réjouis qu'on soit là au plus frais de l'année. J'ose pas imaginer l'horreur en été, ce qui m'est confirmé par le gros copain rougeaud et sympathique de la logeuse.
Le resto est vraiment très bon et c'est vrai qu'on perçoit notre chance au change: une dizaine d'euros pour un gros plat de poisson, c'est la fête. La fatigue aidant, la bière nous fout un sacré coup derrière la nuque. Ce qui est malheureux c'est qu'on est moitié bourré avec une bière alors qu'on pourrait s'arsouiller totalement pour 5 euros: une bière au resto, c'est genre 1,20€.
Pour le retour, on a pris notre petite lampe de poche, sur les conseils de la proprio: "you wouldn't want to bump into a hippo".
Effectivement. Il leur arrive très régulièrement la nuit tombée de sortir de la rivière et de se balader dans les rues.
L'éclairage public est encore une fois assez nul, ça fait un joli ciel pour marcher dans le village, qui nous paraît soudain très vide, mais ma lampe de poche n'est pas faite pour éclairer plus loin que mes panards, ça ne me rassure pas.
Les moustiques sont de la partie, étonnant avec ce climat, on commence donc notre opération quotidienne d'arrosage au DEET. On double avec une bonne pulvérisation de Raid dans la chambre, ça passe tout seul. On manque d'étouffer, on a pris l'habitude des couvertures, ce qui combiné avec les vapeurs d'insecticide donne une ambiance un peu bizarre.
Pas la meilleure nuit de notre vie.
Bon, voilà, c'est fait. Si vous voulez la recette, voir internet.
Etape de transition, comme on dit sur le tour de France.
On passe de la montagne à la côte de l'océan Indien, pas loin de 500km de route.
Une route qui nous rapporte encore son lot de visions surréalistes, comme ce gars allongé à l'arrière d'un pick up rempli de choux, comme ces chevaux dont les pattes avant sont attachés avec une petite corde pour leur éviter de se barrer.
Au bout d'une centaine de km de route relativement droite, on prend l'autoroute direction Durban, avec là encore quelques hallucinations: une femme qui pousse un caddie, des chèvres qui broutent sur la bande d'arrêt d'urgence et ces taxi-brousses partout: comme beaucoup ne possèdent pas de voitures, il y a des milliers de vans à une dizaine de places qui circulent partout. Ce sont des lignes (ir)régulières mais seuls les locaux savent où quelles sont les destinations. Certains ont à l'arrière le nom des deux villes de début et de fin de ligne, en tout petits caractères, près des phares de recul.
Et les gens les attendent partout. Faut s'attendre à tout moment à voir un de ces vans vous doubler et dans le même mouvement freiner, passer de la voie de droite au bas-côté (deux voies et demi, donc), rétrograder de 100 à 0 en 2 secondes devant son capot. On finit par être méfiant.
Ceux qui ne prennent pas ces vans se retrouvent parfois à 20 à l'arrière d'un pick up, nez au vent. Il paraît que l'Afrique du Sud bat régulièrement les records du monde du nombre de personnes embarquées dans des véhicules, au vu de ceux qu'on a pu croiser, on les croit sans souci.
Les auto-stoppeurs eux-mêmes font des signes déroutants: index pointé vers le bas, vers le ciel. Quelques uns ce jour là portent des écriteaux avec 3 lettres dessus. On a eu beau chercher sur la carte, impossible de savoir ce qu'elles voulaient dire, ça ne correspondait à aucune ville.
A l'approche de Durban et avant d'obliquer plein nord, la circulation se fait dense, l'air plus moite et la végétation change complètement: des arbres superbes et tout verts malgré l'"hiver", des palmiers, un air plus chaud, plus moite, changement de climat.
On fait une traditionnelle pause dans une station service assez conséquente, avec une insistance toute géraldinienne pour "manger chaud", dans un genre de McDo local, une chaîne qui s'appelle Wimpy.
Ouverture des boîtes, petit burger maigrichon, une bouchée et poubelle. Pas terrible. Même les frites sont dégueu. Et pour couronner le tout, le Coca a un goût inédit et peu crédible (pourtant authentique), qui nous a conduit à le rebaptiser Afri-Cola, certains qu'ils ont modifié la recette pour le continent (en l'allongeant à la flotte, probablement). Avantage: on est guéri pour la suite du séjour de la tentation fastfoodienne.
Au nord de Durban, on découvre des champs immenses de canne à sucre, je crois que c'est la première fois de ma vie que j'en vois, j'aime bien, c'est tout vert sur les collines, c'est beau.
Plus on s'approche de St Lucia, où l'on dormira 3 nuits, plus il fait humide. L'autoroute a laissé place à un genre de nationale, et je me fais klaxonner sans trop comprendre pourquoi.
On réalise assez rapidement que l'usage dans cette région veut que l'on roule sur la bande d'arrêt d'urgence pour laisser doubler les plus rapides (même si des véhicules arrivent en face, hein), pour nous remercier, ils mettent les warning une fois leur dépassement effectué et pour répondre "de rien, gros", on leur fait un petit appel de phares. On trouve ça tellement génial qu'on a hâte de doubler ou être doublé.
Une de nos grandes découvertes du jour est aussi l'abondance de vendeurs de fruits de bord de route. Dans les montagnes, où ne poussent que chèvres et nids de poule, on n'en avait pas encore vu.
On ne s'arrête pas encore, trop hâte d'arriver, mais on en prend bonne note mentale pour plus tard.
Sortie de nationale dans un bled sinistre, Mtubatuba, qui nous a paru assez craignos, et 20 km de route direction la mer pour arriver au village de St Lucia.
En chemin, bonne rigolade au lieu dit Dukuduku ("et qu'est-ce qu'on veut?"). Premiers signes "ralentissez, traversée d'hippos".
Le village de St Lucia n'a rien de très typique mais il est loin d'être désagréable. Plein de petites maisons, de lodges, des restaurants, des agences qui proposent tours en bateau pour aller voir les baleines, les hippos, excursions dans les réserves avoisinantes. C'est touristique mais joli et à taille très humaine. Pas un immeuble, pas de riviera en carton, ça reste un lieu de tourisme tourné vers la nature.
On est accueilli à l'entrée du village par un singe vervet sur le bord de la route, qui attend notre passage et bing! il nous jette la coque de noix de coco sur la bagnole. Connard.
On loge chez une dame qui nous accueille un verre de pinard à la main (il est 16h), c'est jamais mauvais signe.
La chambre est belle, plus grande que notre appart, on a même un jacuzzi, qu'on utilisera pas.
Elle nous propose une bière et nous explique un peu ce qu'il y a à faire. On est encore une fois assez claqués par la route, donc pour ce soir, ce sera petit tour dans le village, point barre.
Elle nous indique deux restos où l'on deviendra des habitués, un poissons-fruits de mer, un autre plus grill.
Ca nous plaît déjà, même si au bout d'un quart d'heure, je suis luisant comme un petit tas de saindoux, l'humidité est assez affolante et je me réjouis qu'on soit là au plus frais de l'année. J'ose pas imaginer l'horreur en été, ce qui m'est confirmé par le gros copain rougeaud et sympathique de la logeuse.
Le resto est vraiment très bon et c'est vrai qu'on perçoit notre chance au change: une dizaine d'euros pour un gros plat de poisson, c'est la fête. La fatigue aidant, la bière nous fout un sacré coup derrière la nuque. Ce qui est malheureux c'est qu'on est moitié bourré avec une bière alors qu'on pourrait s'arsouiller totalement pour 5 euros: une bière au resto, c'est genre 1,20€.
Pour le retour, on a pris notre petite lampe de poche, sur les conseils de la proprio: "you wouldn't want to bump into a hippo".
Effectivement. Il leur arrive très régulièrement la nuit tombée de sortir de la rivière et de se balader dans les rues.
L'éclairage public est encore une fois assez nul, ça fait un joli ciel pour marcher dans le village, qui nous paraît soudain très vide, mais ma lampe de poche n'est pas faite pour éclairer plus loin que mes panards, ça ne me rassure pas.
Les moustiques sont de la partie, étonnant avec ce climat, on commence donc notre opération quotidienne d'arrosage au DEET. On double avec une bonne pulvérisation de Raid dans la chambre, ça passe tout seul. On manque d'étouffer, on a pris l'habitude des couvertures, ce qui combiné avec les vapeurs d'insecticide donne une ambiance un peu bizarre.
Pas la meilleure nuit de notre vie.
Sur la route
Changement total de paysage, c'est flou mais c'est pris en roulant. Toutes ces collines sont couvertes de canne à sucre
Premier des panneaux d'avertissement assez exotiques pour nous
Cet abruti de vervet qui nous accueille à coups de noix de coco
La carte du jour