The Undertones étaient à la ramasse. Punk eux? Pas de message sur leurs tee-shirts, pas de cause, pas d'épingles à nourrice. Pas de potes dans la mode, pas de réseau, rien. Ils n'avaient jamais foutu les pieds à Londres. Pour eux la ville, c'était aller à Belfast. La classe.
Ces gars n'étaient pas de jeunes adultes opportunistes qui jouaient aux adolescents rebelles, mais d'authentiques boutonneux, de vrais ploucs d'un gros bourg nord-irlandais (Derry), très loin des fashionistas londoniens. Sur la photo y en a même un qui a un pull sur les épaules, voyez le genre...Un frontman chelou à la voix chevrotante de grand-mère et à la mèche de communiant pour compléter le tableau. Pas vraiment le type à se faire appeler "Rotten" ou "Vicious"...
En dépit de ses handicaps rédhibitoires, armés de leurs seules chansons et de l'indéfectible soutien de leur plus grand fan, le regretté John Peel, ils se sont fait une petite place au soleil de l'éternité pop.
Ils ne la devront pas forcément aux désormais méconnus 4 albums de plus en plus réussis de leur discographie, mais à cet hymne définitif, ce coup d'essai/coup de maître qui mieux qu'aucun autre résume l'époque. Si le punk musicalement fruste a apporté quelque chose à son temps, c'est parfaitement condensé dans la simplicité de ces trois accords, dans cette décharge parfaite de 2 minutes. Et on peut les remercier de ne pas les utiliser pour beugler un slogan débile oublié le lendemain, de ne pas non plus balancer l'héritage pop sous prétexte d'énergie.
Pour ça et le reste, je les remercie.