Once upon a time in the west - jour 11 - Jackson - Grand Teton National Park, Wyoming

Changement de décor complet, les amis. Fini les rochers rouges, la poussière et les 40°C à l'ombre. Bienvenue au pays des cowboys, des montagnes enneigées et des nounours. On traverse le nord de l'Utah et le sud-est de l'Idaho, ses belles collines boisées et vertes, ses champs "la petite maison dans la prairie", ses villages perdus, pour se retrouver à Jackson, Wyoming, notre "base camp" de la nuit. Pour la première et seule fois du voyage, on a l'impression de se faire entuber à l'hôtel. Jackson est une ville très touristique, été comme hiver: ski et randonnées, proximité de Grand Teton...Les chambres y sont horriblement chères et ressemblent plus à ce que l'on peut trouver dans une station de ski française (dimensions riquiquis, confort approximatif) que de ce à quoi l'on a été habitués jusqu'à présent. On commence donc par râler bien fort en disant au mec de la réception qu'il nous a refilé une chambre pour une personne: lit étroit, une seule table de nuit, une seule serviette. Le mec ne se démonte pas, genre gars de l'Ouest qui en a vu d'autres et qui a tué des animaux grands comme Goldorak avec son fusil (true story, y en a plein de têtes empaillées dans le hall) et nous dit que non, c'est pas vrai, mais qu'en revanche, si on est intéressés par un "upgrade" (en gros plus grand mais plus cher), ça peut s'arranger. Et donc, on paie un supplément pour une chambre même pas jolie qui commence à revenir très cher. Avant ça, on aura fait une bien jolie promenade dans le parc de Grand Teton, en direction d'un petit lac au pied de la chaîne du G.T. Ce sont néanmoins des paysages que l'on connaît, tellement ça ressemble aux Alpes. A la différence près qu'à l'entrée du parc, avec le plan, on te distribue une page entière de recommandations sur la conduite à tenir en cas de rencontre avec un ours. On est traumatisés au point qu'on passera l'ensemble de la promenade (pas très fréquentée, en tout cas pas assez à notre goût) à parler hyper fort, à chanter des trucs débiles, à parler en chantant comme dans un film de Jacques Demy mais en moins bien. Bref, on rentre de ces deux heures de marche complètement lessivés et limite aphones.

On fera avant d'aller manger un petit tour dans Jackson, avec sa place principale ornée de bois de wapitis collectés dans la forêt. Un truc assez fou, quand même, une drôle d'idée. Dans le centre de Jackson, il y a un nombre incalculable de boutiques de souvenirs merdiques, on se croirait dans une station balnéaire de la côte languedocienne, les ballons de plage en moins, les animaux empaillés en plus. Il y en a de drôlement impressionnants d'ailleurs: l'élan, bordel, je ne me rendais pas compte (même si on en avait vu au Skansen à Stockholm), mais ce truc est grand comme un cheval, avec des bois en plus.

On ira aussi chiner dans un magasin incroyable, un supermarché du cowboy. Pas de touriste (c'est un peu excentré), mais des rayons entiers de santiags, de chemises de rodéo, de chapeaux, de bandanas.

Parce que oui, faut le dire, depuis ce matin, on a commencé à croiser nos premiers sheriff-fais-moi-peur. Des gonzes dont la dégaine prêterait à rire partout ailleurs, le genre de mec que tu rencontre descendant de son pick-up à la station service en total look de redneck: stetson, chemise à carreaux, cravate ficelle, jean droit et boots. Ca a quand même de la gueule. Je veux dire, quand tu es sur place, et pas membre de l'Association de Danse Western d'Elbeuf.

On se dégottera ensuite un resto mexicain excellent. Un regret: on avait une telle dalle qu'on s'est jetés comme des abrutis sur les tortillas de l'apéro. Nos plats étaient magnifiques mais quand ils sont arrivés, on était déjà vaguement écoeurés.